En mars dernier, pendant le salon du livre de Paris, j’avais profité de la venue de Thomas Geha pour aller acheter un de ses romans et me le faire dédicacer. Thomas Geha est un auteur que j’ai découvert grâce à son recueil de nouvelles Les créateurs, puis par A comme Alone. J’aime beaucoup sa plume, et avais donc envie de me mettre à sa saga du Sabre de sang.
Synopsis
Mon nom est Tiric Sherna. J’ai survécu à la guerre. Mais la défaite que vient de subir mon peuple, les shaos, me laisse un sale goût dans la bouche, comme une envie de vengeance. Les qivhviens – des reptiliens belliqueux- nous ont massacré ou pire encore, réduit en esclavage. Une caravane nous convoie vers Ferza, la capitale de l’Empire qivhvien. Là-bas, dans ce nid de vipères, les plus forts d’entre-nous seront destinés aux arènes, spectacles dont sont si friands ces satanés serpents. Autant dire que je suis voué à une mort certaine…
Mais je suis un shao ! Et un jour viendra, je le jure, où nous nous relèverons et vaincrons l’ennemi. Oui, un jour, j’aurai ma revanche !
Mon avis
Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Critic. Parce que si le résumé nous met sur une piste, il est loin, très loin de nous mâcher tout ce que l’intrigue nous dévoilera au fur et à mesure. Moi, quand le résumé me spoile les 3/4 de l’histoire ça me donne envie de…
Tiric est un fier guerrier. Le genre à ne pas douter de son talent de combattant. Et en même temps, comme il vient à bout de ses ennemis, il aurait tort d’en douter. Sauf que cette fois il a perdu, et qu’il est emmené comme esclave. Et Tiric, il l’a plutôt mauvaise. Le voilà donc parti pour une longue route, dans des conditions pas toujours optimales, au pays des qivhvhiens.
Moi, me demandant comment prononcer le mot « qivhvhien »
En tant qu’esclave, Tiric va devoir affronter d’autres esclaves dans l’arène. Et aucune pitié n’est permise. Dans l’arène c’est gagne ou crève. Mais c’est surtout un monde fait de complots, d’alliances et de trahisons que va découvrir Tiric. Et pour le coup, la vengeance devra attendre.
Dès les premières pages, j’ai été embarquée par les événements. L’histoire s’installe tout de suite, et ça c’est chouette. Les événements marquants arrivent tout de suite, ne laissant pas vraiment le temps au lecteur de se poser de questions. Et d’ailleurs, tout le long du roman, on n’a guère l’occasion de se reposer, car les événements s’enchaînent, une intrigue laisse place à une autre sans discontinuer. Pour sur, la lecture est bien rythmée, et personnellement je n’ai pas eu le temps de m’ennuyer.
Entendons-nous bien, quand je parle de lecture rythmée, cela ne signifie pas forcément actions sabre à la main à toutes les pages. Que nenni ! Cela signifie combats, mais également introspection des personnages, complots, discussions importantes…
Mais ce premier tome, c’est aussi l’histoire d’une amitié entre Tiric et un autre esclave nommé Kardejl, un guerrier possédant un don bien particulier.
Cette amitié, elle est en quelque sorte un point d’encrage du roman. Mais alors, mais alors… rhaaa ! que vous dire sans vous en dévoiler trop ? Parce qu’avec deux caractères aussi forts que Tiric l’orgueilleux au coeur rempli de vengeance, et Kardejl le fier guerrier, on peut s’attendre à tout !
Moi, je les aime bien ces deux personnages, avec leur force de caractère. J’ai aimé voir évoluer Tiric dans son désir de vengeance, dans ses doutes, ses retranchements. Lui qui était prêt à foncer tête baissée, a du apprendre la patience. Sauf que Tiric, c’est le genre de personnage que tu ne peux pas aimer ou détester du début à la fin. Avec lui, le doute est toujours permis, et il peut nous prendre à contre-pied à tout moment. Ce n’est pas un anti-héros, mais ce n’est pas un héros sans défaut non plus. (Toute façon, les héros sans défaut, c’est chiant).
Dans ce roman, Thomas Geha nous emmène dans au pays de 7 royaumes, un monde de fantasy, peuplés de races d’humains et d’humanoïdes. Les hommes côtoient des hybrides mi-humains mi-lézards. Les descriptions sont succinctes, mais permettent de se faire déjà une bonne idée de l’aspect que peuvent avoir ces créatures.Et force est de dire que si le côté lézard a un côté répugnant, une fascination se crée également, nous obligeant à faire fonctionner notre imagination. Si l’on ajoute à cela que la femme tient un rôle de première importance dans les affaires politiques de la ville, cela ne fait que raviver l’intérêt.
Les descriptions du paysage sont également peu développées, mais à travers les yeux de Tiric,j’ai eu une impression d’austérité, de quelque chose de « terreux ». Elle a quelque chose d’hostile, cette terre.
Thomas Geha nous offre donc une belle trame d’intrigue, certes pas révolutionnaire, mais non dénuée de surprises en tout genre. Une histoire de vengeance, mâtinée de magie, de combats sanglants et de complots. Un roman à l’ambiance sombre et violente, où la mort n’est jamais bien loin. Et toi, pour parer à cette mort, tu cherches le fameux sabre de sang, qui ne fera son apparition que vers la fin du roman. J’avoue, j’aurais tellement voulu qu’il soit évoqué plus tôt, avoir quelques indices sur ce fameux sabres dès le début de l’histoire…. Alors j’espère que le deuxième tome nous en apprendra plus sur cette arme, sur ce qu’elle cache, mais également qu’il nous en dira plus sur… bah sur la suite, parce que bon sang ! Nous laisser sur une fin aussi surprenante, c’est vache quand même, m’sieur Geha. Je ne sais plus trop quoi penser de Tiric moi !
Et du coup, ça me donne sacrément envie de lire la suite…