3 études, présentées à la 69è Réunion annuelle de l’American Epilepsy Society’s (AES) présentent des technologies qui permettent d’espérer, à terme, une meilleure maîtrise des crises, le symptôme le plus handicapant et anxiogène de l’épilepsie. 2 des 3 études dévoilent en particulier de nouvelles données sur les réseaux de neurones en cause dans les crises
Mieux comprendre l’activation des circuits neuronaux qui mène à la crise : La première étude de chercheurs de l’Université de Pennsylvanie décrit un dispositif innovant à base d’électrodes transparentes capable de capturer des images à haute résolution de l’activité neuronale dans le cerveau –ici d’animaux vivants-, tout en recueillant simultanément des données sur la fonction électrophysiologique des neurones.
Cette étude suit un premier déjà test mené, sur le même principe, avec une seule électrode de graphène apposée sur des échantillons de tissu cérébral, en laboratoire. Le graphène est un matériau idéal en raison de sa flexibilité, sa haute conductivité électrique et la possibilité de personnaliser ses fonctions à sa surface.
ØIci, les chercheurs ont construit des nanoréseaux à base de graphène capables d’enregistrer l’activité épileptiforme.
Une technologie qui pourrait permettre d’étudier en détail comment des circuits neuronaux sans antécédents épileptiques évoluent vers la crise.
Améliorer les résultats de la chirurgie de l’épilepsie : Une deuxième étude parvient à cartographier les réseaux de neurones qui exacerbent et mènent à l’activité de crise et apporte ainsi de précieuses données qui pourraient aider à améliorer les résultats de la chirurgie de l’épilepsie. Les chercheurs de la Cleveland Clinic ont mené cette étude auprès de 15 patients atteints d’épilepsie pharmaco-résistante ayant subi une stéréoélectroencéphalographie (SEEG), une intervention qui consiste à implanter chirurgicalement des électrodes dans le cerveau pour enregistrer l’activité électrique puis ont cartographié les réseaux » épileptiques « . Les chercheurs ont ensuite utilisé l’IRMf pour enregistrer l’activité cérébrale des patients pendant la stimulation électrique directe de ces réseaux. Les nœuds dans les réseaux neuronaux ont été retirés par chirurgie ou ablation laser.
ØCette observation a permis, écrivent les auteurs de dessiner des cartes (ou mapping) des principaux réseaux en cause dans l’épilepsie et d’optimiser les résultats chirurgicaux chez 14 des 15 patients.
Une technique qui en combinant la stimulation électrique directe avec l’IRMf ouvre une fenêtre d’observation de la connectivité du cerveau qui peut apporter de précieux repères pour l’ablation laser ou la neuro-modulation dans l’épilepsie.
Détecter et » étouffer » les crises : Une troisième étude menée par des chercheurs de l’Université de Toronto décrit un dispositif capable de détecter la crise et de diminuer son intensité. Le dispositif vise à traiter l’épilepsie par stimulation électrique en délivrant une brève impulsion, au début de la formation de la crise, comparable à celle d’un stimulateur cardiaque. Sa programmation repose sur des algorithmes de détection de la crise développés à partir de données recueillies sur 2 modèles animaux. 2 dispositifs ont été testés chez l’animal, modèle de crises aiguë (ou répétées sur une période de 2 heures) ou chroniques (soit environ 5 crises/jour sur plusieurs jours). L’un d’entre eux fait ses preuves : il parvient à détecter les crises environ 21 à 53 secondes avant leur apparition dans les groupes aiguës et chroniques, respectivement.
ØCe dispositif permet de réduire ainsi de 81% la fréquence des crises chez des rats souffrant d’épilepsie grave et de 90% chez des rats modèles d’épilepsie chronique.
Intervenir lors de la » formation » de la crise apparaît ainsi beaucoup plus efficace pour arrêter le développement de la crise, qu’à mi-chemin.
Source: American Epilepsy Society’s (AES) 69th Annual Meeting 5-Dec-2015 Novel devices, technologies provide insights into seizure control, surgical targets (Visuel NIH)
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