Environ une personne sur 5 en est affectée, avec des symptômes de type diarrhée ou constipation, pourtant le syndrome du côlon irritable reste encore une affection mal connue. 82% des patients atteints présentent aussi une déficience en vitamine D. La vitamine du soleil serait-elle une clé du traitement ? Cette petite étude britannique, présentée dans le British Medical Journal (BMJ) Gastroenterology, qui évalue les effets d’une supplémentation en vitamine D et en probiotiques, ouvre une première piste de recherche sur le rôle de la vitamine D et le développement de ce syndrome.
Le syndrome du côlon irritable (SCI) est encore mal compris, bien qu’il touche un très grand nombre de personnes avec des symptômes handicapants comme la diarrhée, la constipation, des douleurs abdominales et des ballonnements. Cette altération du transit intestinal touche en effet environ 20% de la population occidentale. Si pendant longtemps ce syndrome a été perçu comme une condition essentiellement psychologique, plus récemment une étude, présentée au Gut Microbiota for Health World Summit 2014, a montré que le syndrome était lié à des modifications clairement détectables du microbiote intestinal.
Les auteurs rappellent également que la vitamine D est essentielle pour la santé des os, et que notre corps la produit naturellement à partir de l’exposition au soleil. 10 à 15 minutes d’exposition par jour à la lumière du soleil sont suffisantes pour produire suffisamment de vitamine D.
Les chercheurs de l’Université de Sheffield et de Cultech Ltd, le fabricant des suppléments et probiotiques utilisés dans l’étude, ont mené cette étude auprès de 50 patients atteints du SCI, qui ont passé des tests sanguins afin d’évaluer leurs niveaux de vitamine D. Cette première analyse constate que 78% des participants ont des niveaux insuffisants de vitamine D, 82% chez les patients atteints de constipation. Ces participants ont ensuite été répartis pour recevoir, durant 12 semaines, soit :
– 2 médicaments placebo,
– un supplément de vitamine D et un placebo,
– un supplément de vitamine D et un probiotique.
L’analyse constate que la supplémentation en vitamine D si elle fait bien augmenter ses niveaux, n’a pas d’impact significatif sur les symptômes du SCI : Après 12 semaines de supplémentation,
· Le groupe recevant vitamine D + probiotique a amélioré ses niveaux de vitamine D de 25% à 87,5%,
· Le groupe vitamine D seule, de 22,2% à 92,3%.
· le groupe placebo, de 18,5% à 60% (!)
Une amélioration des scores de symptômes est observée également dans tous les groupes,
Øy compris dans le groupe placebo.
La seule conclusion est donc des niveaux insuffisants en vitamine D chez la majorité des patients atteints; ceux-ci pourraient bénéficier d’une supplémentation. Enfin, si l’étude n’est pas concluante sur les effets de la vitamine D sur les symptômes du syndrome, ce résultat mérite d’être vérifié sur un plus large échantillon et via une supplémentation de plus longue durée. Une étude pilote donc avec des pistes à suivre…
Source: BMJ Open Gastroenterology December 21 2015doi:10.1136/bmjgast-2015-000052Vitamin D associates with improved quality of life in participants with irritable bowel syndrome: outcomes from a pilot trial
Plus surla Vitamine D
Accéderau Dossier vitamines et Minéraux pour le patient âgéPour y accéder, vous devez êtreinscrit et vous identifier