Sais-tu, mon doux Seigneur, que sans cesse je pense à toi, que je ne rêve qu'à toi,
que mon seul et unique désir est de t'appartenir [...] ; être ta maîtresse, ton être, ta tienne ?
Sais-tu que tout ce qui évoque ton souvenir me fait bondir le cœur ?
Sais-tu enfin que je t'aime ardemment avec toutes les forces de mon âme,
tous les regrets et larmes de mon triste passé ?
Je voudrais reprendre ma vie, mes baisers, toutes ces sensations idiotes ;
je voudrais que mon esprit fût aussi vierge que l'était mon coeur
quand je t'ai aimé. Enfin sache que je t'aime, cela est vrai,
cela est grand comme l'amour.
Sarah Bernhardt, lettre à Jean Mounet-Sully