Aide toi, le ciel t’aidera… ne pas perdre le fil de ses compétences

Publié le 11 juin 2008 par Dominique Foucart
Crédit photo : Rodolfo Clix/SXC

La pratique de la médiation est un sport très souvent solitaire. Nous sommes encore peu nombreux à pratiquer en professionnels. Notre métier est totalement nouveau en comparaison avec les “offres alternatives” (depuis quand les juges et les tribunaux existent-ils ?). Que pouvons nous faire pour améliorer notre pratique ?

Je ne parlerai pas ici de la supervision, de l’intervision ou de la formation continue. Chacun d’entre nous s’est engagé à participer à de telles activités qui sont indispensables pour rester “au niveau” en terme de compétences et pour rester “éveillé” à nos possibles erreurs et faiblesses tout en nous soumettant au regard de tiers bienveillants.

Par contre, un article publié aujourd’hui par Amanda Bucklow dans son The Mediation Times m’a fait réfléchir à un outil qui me paraît intéressant. Amanda suggère que chaque médiateur débutant s’aide lui-même ou elle-même en tenant un journal de ses médiations (en dehors du dossier proprement dit) dans lequel il pourrait se poser les questions suivantes pour chaque médiation entamée ou en cours:

  • Quelles étaient mes attentes en m’engageant dans ce travail ? Mon image de la réussite de cette médiation, mes craintes face aux risques, surtout si ce travail présente pour moi des éléments nouveaux (type de médiation, caractéristiques socio-culturelles des clients)
  • Qu’est-ce que j’ai essayé de nouveau ou de différent dans cette médiation ? Nouvelles compétences, nouvelles “techniques” apprises en formation ou dans une lecture… et quel a été l’impact de cette nouveauté sur mon travail et sur celui des clients?
  • Les succès enregistrés: ce qui a fonctionné et que je voudrais renforcer dans le futur.
  • Les leçons de mes erreurs: ce qui n’a pas fonctionné, et en particulier les concepts que je ne suis pas arrivé à expliquer à mes clients, et comment je pourrais à l’avenir les expliquer autrement.
  • Ais-je toujours envie d’en faire plus ?

Je trouve les questions proposées par Amanda particulièrement intéressants. Jusqu’ici, je me posais plus ou moins ces questions au moment ou je clôturais un dossier, mais jamais de manière aussi formelle. J’aime aussi beaucoup le caractère “journal” qui déconnecte l’apprentissage du dossier proprement dit et permet de prendre un peu plus de distance par rapport aux apprentissages.