J'ai fêté Noël en famille , avec mes enfants et mes petites-filles, un moment de grand bonheur. Comme beaucoup de Français , nous avons mangé les mets en faveur de nos jours : huitres , foie gras ,bûche, etc ...
A table , je ne peux m'empêcher de penser aux Noëls de mon enfance, où tout cela n'existait pas. C'était dans les années 50/60, après la guerre , on n'était pas riches . Jusqu'aux années 70, on a célébré Noël de cette façon , simplement. C'était bien.
Voilà comment on fêtait Noël: on avait fait la crèche selon un cérémonial immuable, la mousse qu'on était allé chercher sur le chemin de Valségure , le blé qu'on avait mis germer le 4 décembre , le ravi était le santon que l'on plaçait en premier des santons .
Le repas était simple , mais chaleureux : il y avait toujours la brochette de grives dont le "chef" était papa , brochette accompagnée de salade "féroce"(sauvage) ; il y avait aussi la brouillade de truffes ; en remerciements de services offerts , maman recevait de quoi faire une délicieuse brouillade. On mangeait aussi des panaits préalablement bouillis puis rôtis à la poêle. Légumes ordinaires qui sont ma "madeleine" à moi... Des grands chefs ont remis à la mode ces légumes d'antan . Et il y avait enfin les 13 desserts , on ne dérogeait jamais à cette règle. Parmi les 13 desserts, il y avait les dattes qu'affectionnait mon grand-père paternel et qu'il achetait chaque année pour l'occasion.Toujours dans une boîte rectangulaire ressemblant à un plumier . Nous avions aussi les raisins en provenance de Couan. Maman choisissait , en septembre-octobre,les plus beaux , ceux qui seraient les meilleurs et les conservait pour Noël sur une canisse (claie). Chaque dessert avait son histoire.
Et bien sûr on allait à la messe de minuit.
Il n'y avait pas de débauche de cadeaux. Ce n'était pas l'essentiel.