Pourquoi après la vaccination, les anticorps anti-grippe durent plus longtemps chez certaines personnes? Si la vaccination contre la grippe saisonnière est recommandée chaque année, en particulier aux groupes de population vulnérables, comme les personnes âgées, et aux Professionnels de santé, tout le monde ne répond pas en effet de manière identique au vaccin. Cette équipe de biologistes de l’Université Emory identifie ici des signatures qui prédisent les réponses vaccinales chez les jeunes et les personnes âgées. Le point avec la revue Immunity.
L’étude a couvert 5 saisons en cherchant à identifier les facteurs qui peuvent inhiber les réponses aux vaccins contre la grippe saisonnière chez les personnes âgées. Les biologistes ont analysé des échantillons de sang provenant de plus de 400 bénévoles ayant été vaccinés contre la grippe saisonnière et se sont attachés à identifier les signatures moléculaires associées à de fortes réponses immunitaires sur les 5 saisons grippales. Les chercheurs constatent, naturellement, une baisse significative des taux d’anticorps anti-grippe dans les 6 mois suivant la vaccination, cependant l’ampleur de cette diminution varie considérablement d’un sujet à l’autre.
Une première signature moléculaire, quelques jours après vaccination : L’auteur principal, le Pr Pulendran, de l’Université Emory avait déjà défini lors de précédentes études des signatures moléculaires associées à la réponse vaccinale, mais quelques jours voire quelques semaines après la vaccination. Cependant, il restait incertain que ces signatures restent signifiantes sur différents groupes de population ou différentes souches ou saisons grippales. Cette nouvelle étude confirme que » ces signatures s’avèrent similaires chez les jeunes et les personnes âgées ainsi que sur plusieurs saisons « .
Une signature moléculaire distincte chez des participants à taux d’anticorps élevés pendant plusieurs mois après la vaccination est également identifiée. Une découverte qui pourrait orienter le développement de vaccins durables ou » universel « . Ainsi, alors que les personnes âgées de plus de 65 ans ont tendance à avoir des réponses d’anticorps plus faibles à la vaccination, il existe des signatures moléculaires communes qui prédisent une réponse forte chez des participants jeunes et âgés. Explication : dans les semaines qui suivent le pic de réponse immunitaire au vaccin, la plupart des cellules du sang productrices d’anticorps meurent, mais certaines trouvent refuge dans la moelle osseuse. La signature de la longévité de la réponse vaccinale serait liée à ce processus.
Une corrélation entre l’état de référence du système immunitaire et la capacité de réponse à la vaccination : ainsi, des personnes âgées auront tendance à avoir des signatures fortes mais issues de cellules immunitaires qui ne sont pas directement impliquées dans la production d’anticorps (monocytes et les cellules T), à la fois » au départ » et après la vaccination. Ceci suggère un lien entre l’état de référence du système immunitaire et la capacité de réponse vaccinale.
D’autres recherches sont en cours pour voir si ces résultats sont transposables à d’autres types de vaccins. Mais cette étude désigne d’ores et déjà un biomarqueur universel des réponses d’anticorps à la vaccination anti-grippe.
Source: Immunity December 15 DOI : 10.1016/j.immuni.2015.11.012 Systems Analysis of Immunity to Influenza Vaccination across Multiple Years and in Diverse Populations Reveals Shared Molecular Signatures
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