violences racistes d’#Ajaccio : pas tous égaux devant l’état d’urgence…

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Actuellement, dans notre pays, compte-tenu du contexte, le moindre militant écolo même pacifique peut-être assigné à résidence, et toute manifestation à caractère politique bien plus que commerciale peut être interdite abusivement par n’importe quel préfet, même s’il a la vue basse et qu’il est malentendant. Or, il se trouve que par la plus grande des malchances, et un concours de circonstances inédit, en dépit de l’état d’urgence tant vanté par la propagande gouvernementale qui s’évertue à passer sous silence, malgré l’évidence, ses grossiers abus, 600 personnes ont pu se rassembler  vers 16 heures ce vendredi devant la préfecture d’Ajaccio. Ils voulaient ainsi manifester leur soutien à deux pompiers et à un policier blessés la veille dans des tensions dans une cité de cette ville corse, ce qui est bien sûr fort honorable et respectable. Toujours par inadvertance, 250 à 300 personnes d’entre elles, une paille qui pouvait évidemment passer totalement inaperçue étant donné la grande densité de population qui règne sur l’île,  ont pu tromper la surveillance des effectifs de police présents sur place.  Elles se rendues à la vitesse de l’éclair, sans que quiconque n’ait pu les en empêcher, dans une cité où avaient été agressés la veille les deux pompiers et le policier.  Un groupe de manifestants est allé ensuite tranquillement « saccager une salle de prière musulmane » (….) et tenté de mettre le feu à des exemplaires du Coran. » D’autres ou les mêmes ont tenté de se faire justice par leurs propres moyens en essayant de retrouver les auteurs des agressions de la veille, tentant de pénétrer dans les immeubles d’un quartier d’Ajaccio. Toujours selon Le Monde, une correspondante de l’Agence France-Presse a constaté que certaines personnes criaient « On est chez nous ! » ou « Arabi fora (les Arabes dehors) ! » (voir une vidéo amateur ici). On ne verra donc aucun inconvénient, si l’on ne conteste pas l’exactitude des faits décrits ici et la parole des journalistes présents, à ce que je qualifie ce phénomène  de pogrom, bien que ce terme s’applique en général plus volontiers lorsqu’il y a effusion de sang, ce qui fort heureusement a été évité. Il suffira de remplacer dans la signification originelle le terme juifs par arabes. je trouve que cet  événement est particulièrement grave, et il convient d’en dresser la chaîne de causalité pour tenter de comprendre ce qui a pu se passer.  A mon sens, on peut y voir l’effet du conditionnement politique et médiatique qu’on a pu observer ces dernières années, favorisant la banalisation des discours racistes, et le bouc émissaire facile que constituent les musulmans de France, qui sont bien loin d’être tous des radicaux et des fondamentalistes.  Depuis les attentats de début et de fin d ‘année (voir même avant par des discours identitaires bien connus, comme ceux des Zemmour, Houellebecq et autres cinglés genre Renaud Camus), et la venue en Europe de plusieurs millions de réfugiés, cette perception tronquée et ciblée de la perception populaire, méfiante sinon carrément haineuse envers les musulmans, a été considérablement renforcée.   De même qu’elle a été renforcée également par le nauséabond débat sur la déchéance de nationalité dans lequel le gouvernement s’est fourvoyé, qui laisse à croire que les terroristes seraient d’une seule ethnie, et d’une seule religion.  Ajouter à cela la spécificité de l’influence de l’insularité sur le comportement personnel et grégaire, ainsi que la récente victoire des nationalistes dans cette région, et vous aurez ce genre d’événements détestables où l’on cherche des coupables idéaux, victimes expiatoires idéales de ses « propres » démons… L’Etat français va-t-il laisser cela sans suite, à l’heure où les nationalistes gouvernent l’île ? Comme j’ai déjà de sérieux doutes sur la manière dont cette manifestation a été gérée, je ne peux qu’en avoir également sur la pugnacité des autorités à identifier et arrêter les coupables sans risquer d’énerver les indépendantistes, face auxquels Valls se montre bien indulgent malgré leurs provocations si peu républicaines… Je suis l’affaire. La suite au prochain épisode.

Et pour info, comme cela en passant….