Quelques jours avant Noël, la bande de joyeux gastronomes que nous formons s'est réunie chez Patrick et sa petite famille, avec toujours le même principe : chacun amène un élément du repas avec une bouteille. Ainsi, le boulot de chacun est réduit tout en ayant un très bon repas en fin de compte (ce qui sera encore le cas cette fois-ci).
Deux jours plus tôt, j'avais une crève monumentale. Je m'en étais remis, sauf un organe essentiel à la dégustation : mon nez. Je ne sentais RIEN ! Par contre, ce que je mangeais avait du goût et de la saveur : j'ai pu donc apprécier le repas. Par contre, ça a été plus dur pour les vins.
Nous avons démarré avec une entrée chaude automnale : une crème de potimarron et de cerfeuil tubéreux, agrémentée de tourteau, de coques, de crosnes et de châtaignes poêlées dans du jus d'orange. C'était ma foi bien bon. Stéphane avait amené pour l'accompagner un Savennières du Clos de Coulaine 2001. Apparemment, il n'était pas tout à fait net. Le genre de chose que je détecte souvent en premier : là, je ne ne l'ai pas du tout senti (c'est le cas de le dire).
Nous avons poursuivi avec l'entrée que j'avais préparée : du pigeon cuit à 58 °C servi froid avec du foie gras cuit rapidement au sel, des pistaches, des grenades, des pousses d'épinard et un coulis de framboise. L'idée m'a été inspirée par le repas que j'ai fait il y a peu à Racine à Reims où j'avais adoré ce pigeon servi froid, avec un accord assez génial avec un Rosé de Saignée de René Geoffroy. Quelques jours plus tard, j'ai acheté celui-ci à Epernay, et je m'étais juré de faire découvrir cet accord à mes amis. C'était donc ce soir... Verdict : les quatre hommes (dont moi) ont beaucoup aimé. Les deux femmes ont un peu coincé sur le côté viande froide à peine cuite (en fait, elle l'était parfaitement, mais bon...). Il est certain que c'est un plat à ne ne pas servir à des personnes peu enclines aux nouveautés. Mais j'en suis super content, et je considère que c'est l'une des recettes les plus intéressantes que j'ai jamais créées. Elle résume bien ma quête d'une cuisine épurée jouant sur des contrastes de textures et de saveurs. Et puis l'accord avec le Champagne, p... que c'est bon (c'est le seul vin avec celui du dessert que j'ai réussi à apprécier). Je vous donnerai la recette précise dans les prochains jours.
Euh, non, ça ne se mange pas.
Puis venait le plat de Patrick : un tournedos de boeuf (cuit parfaitement à savoir bien saisi dehors, rosé sans être sanguinolant à l'intérieur) avec des frites de butternut et un champignon farci à la menthe et aux pignons. En fait, cette dernière est assez discrète. Elle apporte plus de la fraîcheur qu'un goût mentholé. Je ne dirai rien du Châteauneuf du Pape 2007 de Versino. Il a bien plu à toute la tablée, par ses arômes mêlant fruit de la jeunesse et début d'évolution, sa texture veloutée, son équilibre malgré un millésime chaleureux dans la région.
Le Saint-Nectaire apporté par Olivier était absolument somptueux. L'un des meilleurs que j'aie jamais mangés. Le brebis était bien, mais faisait un peu austère à côté. Avec ces deux fromages, un vin bien fruité (même moi, je le percevais), frais, gourmand. Pas de la grande bouteille mais LE vin de copains par excellence. Pas vraiment surpris que ce soit un Beaujolais (on m'aurait dit que c'était un vin de Bernard Magrez, je ne l'aurais pas cru). C'est un Fleurie Au bon grès 2012 de Michel Guignier. Ca donne envie de découvrir d'autres vins du producteur.
- En finissant ce repas, nous nous disions que ce petit préambule aux fêtes avait été certainement supérieur à pas mal de repas qui allaient avoir lieu le week-end suivant. Nous avons conscience de la chance que nous avons de nous être rencontrés, de nous entendre si bien. Et j'espère que cela durera encore longtemps ainsi !
Ah oui, il y a eu quelques bonus "étonnants" à déguster...