Il faut remarquer la curiosité théorique que représente l’existence de ces deux types d’énergie. S’il est à peu près clair que l’énergie cinétique est celle qui s’exprime par un mouvement, il n’en est pas de même pour l’énergie potentielle se définissant justement… par l’absence de mouvement. C’est paradoxalement une énergie au repos. Elle est au repos car sa manifestation est retenue comme par exemple celle de la pesanteur empêchée par une force conservatrice qui résiste à la chute des corps.
Mais dans le fond, tous les corps conservent une énergie potentielle puisque « l’extraction » de l’énergie cinétique suppose la destruction des liaisons électromagnétiques ou nucléaires qui maintiennent leur cohérence. Comme pour la gravitation, l’énergie potentielle est retenue par une force contraire, ce qui signifie que deux forces s’opposent continuellement pour que l’énergie potentielle ne se « transforme » en énergie cinétique.
Dans la liaison EM, proton et électron se retiennent mutuellement. Leur énergie est potentielle car elle est emmagasinée dans la liaison et peut ensuite être transformée en énergie cinétique par la rupture de cette liaison. La liaison « conserve » l’énergie par l’opposition entre deux forces, celle de l’attraction du proton, celle de résistance de l’électron. Mais quelle est l’origine de ces forces ? Répondre suppose au préalable de savoir qu’est une force. Une force implique la mise en œuvre d’une énergie. Dans la liaison proton/électron l’énergie potentielle est donc le résultat de la contrariété entre leur force/énergie réciproque s’exerçant en continuité.
La question est désormais de savoir ce qui produit leur énergie de liaison. Car c’est justement cette énergie potentielle de liaison qui, une fois « libérée », va produire du mouvement. Nous savons que l’énergie produit du mouvement et que réciproquement, l’énergie est produite par le mouvement. Appliqué à la force EM proton/électron leur énergie de liaison ne peut être produite chacun pour leur part que par leur mouvement. On ne comprendrait pas en effet que ces deux forces contradictoires ne soient alimentées par aucune énergie. Ainsi, l’énergie potentielle de la liaison EM aurait pour origine le mouvement des deux particules si bien qu’en détruisant cette liaison nous suscitons à nouveau du mouvement. Et nous aboutissons à l’égalité suivante : mouvement = mouvement, tout mouvement a pour origine un mouvement antérieur libéré ou transmis.
Quelles conclusions en tirer ? C’est que l’énergie n’est en rien une sorte de quasi substance qui se pourrait conserver comme des sardines en boite. L’énergie est le principe du mouvement et n’a aucune réalité propre, c’est un concept immatériel ne pouvant s’exprimer qu’en mouvement. Là où il y a énergie, il y a mouvement, on ne saurait les séparer. Le paradoxe de l’énergie potentielle - de cette énergie au repos - n’en serait pas un et nous retrouvons le principe unitaire : il n’y a qu’une sorte d’énergie, l’énergie cinétique.
Mais si l’énergie est toujours expression d’un mouvement, celui-ci est toujours celui d’un quelque chose, d’une substance quelconque sur laquelle agit cette énergie.
Qu’en est-il dès lors de cette énergie du vide et de ce principe de conservation de l’énergie par la masse, de cette énergie potentielle de masse ?
A la lumière des démonstrations précédentes, on conclura que si le vide est vide de toute substance, la notion d’énergie n’y trouve aucune application puisque l’énergie ne peut apparaître et s’appliquer sur aucun objet physique défini. D’autre part, la conservation de l’énergie potentielle par la masse implique que celle-ci préserve un mouvement qu’elle transmettra lors de son annihilation. Quelle est alors la nature de ce mouvement permanent ?
En définitive, l’égalité: énergie = mouvement doit être appliquée avec la plus extrême rigueur si l’on veut éviter certaines dérives de la physique actuelle qui tend à substantialiser la notion d’énergie et interdire ainsi l’accès à la compréhension de nombre de phénomènes.