Rien qu’en France, d’après les chiffres de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS), une personne hospitalisée sur vingt contracte une infection d’origine bactérienne au cours de ses soins au moment de son hospitalisation. On compte ainsi plus de 750 000 infections nosocomiales qui entrainent malheureusement plus de 4 000 décès par an.
Et si un pansement permettait de baisser drastiquement ces chiffres et contrôler les plaies des patients ?
Des bactéries à l’origine des infections nosocomiales
Suite à une blessure ou après une opération chirurgicale, la plaie d’un patient peut s’infecter. Des bactéries pathogènes « s’installent » dans la blessure, se regroupent et forment se que l’on nomme un biofilm : milieu propice à leur développement mais particulièrement dangereux pour l’organisme. Si cette infection n’est pas repérée de manière précoce par l’équipe soignante, des complications peuvent survenir (retard dans la cicatrisation des plaies par exemple), complications qui découlent dans certains cas sur une septicémie.
Ce triste scénario pourrait bien disparaitre… Un pansement intelligent inventé par des chercheurs Anglais (Université de Bath) serait en mesure de détecter le point critique : lorsque le système immunitaire est dépassé et que la santé du patient est remise en cause. En effet, lorsqu’un certain nombre de bactéries pathogènes seraient détectées, le pansement intelligent libèrerait un colorant : il deviendrait alors fluorescent et indiquerait par conséquent un taux de toxicité trop important.
Différents tests réalisés sur les bactéries responsables de la majorité des infections ont été effectuées : ils ont présenté des résultats très encourageants.
Des résultats en forme de promesses
Les tests ont été réalisés sur les trois bactéries principales : la bactérie « Escherichia coli », responsable de 26 % des infections nosocomiales, sur la bactérie « Staphylococcus aureus » nommée généralement « staphylocoque doré » (16 % des infections) et la bactérie « pseudomonas aeruginosa » responsable pour sa part de 8,4 % des infections nosocomiales. Agréablement surpris, l’équipe de chercheurs dirigée par Dr Toby Jenkins a constaté que le changement de couleur du pansement s’opérait très rapidement : si la bactérie avait déjà formé un biofilm, l’infection était signalée en quelques minutes. Dans le cas où le stade de l’infection n’était pas aussi avancée, l’infection était repérée au bout de 4 heures.
Cet outil bouleverserait donc considérablement la situation actuelle car il faut pour le moment au minimum 24 heures voire 48 heures aux laboratoires pour présenter des conclusions comparables. Un tel gain de temps permettrait donc une prise en charge beaucoup plus rapide et se sont autant de complications qui sont évitées.
L’invention est donc particulièrement intéressante mais il faudra tout de même prendre son mal en patience : les essais ont pour le moment eu lieu uniquement sur de la peau de porc. Les études cliniques réalisées sur des volontaires et qui son indispensables avant toute commercialisation sont quant à eux planifiées pour 2018.