Critiques Séries : Capital. Mini-series. BILAN (UK).

Publié le 24 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Capital // Mini-series. 3 épisodes.
BILAN


Capital c’est le portrait d’une société, de la notre et de ses défauts, de cette disparité qu’il y a entre les riches et les pauvres et les écarts qui sont en train de se creuser. C’est aussi le sacrifice de certaines classes au profit d’autres. Au fond, Capital est un récit complexe et fascinant sur l’état du monde et de notre société. Sauf que le résultat au fil de ces épisodes laisse parfois une impression d’incomplet, comme si tout n’était pas présent et comme si le récit demandait à être un peu plus amplement développé. Le roman de John Lanchester est un best-seller, connu et reconnu datant de 1012. C’est donc une adaptation très attendue que l’on nous sert ici, une satire sociale avec une touche un peu sinistre. Mais le problème c’est que l’on a l’impression que BBC a voulu d’une mini-série très classique, qui ne sort pas trop des carcans du genre et l’on a donc l’impression d’avoir déjà vu certaines choses ailleurs, dans d’autres de leurs mini-série. Toby Jones reste très bon aux côtés de Lesley Sharp au fil des épisodes, mais l’attention se porte surtout sur la façon dont Capital parvient à revisiter notre monde avec des personnages dépeints de façon très soignée. On a une vraie impression de réussite qui change de ce que l’on aurait probablement pu espérer.

Mais les bonnes choses ne durent qu’un temps. Une fois le premier épisode, assez bon dans son ensemble, passé, on a donc l’impression de partout dans une sorte de série chorale avec le destin de plusieurs personnes en suspend tout en perdant peut-être un peu le fil par moment. Cela me rappelle l’adaptation de Une Place à Prendre qui s’était heurtée plus ou moins aux mêmes problèmes, l’espace laissé en 3 parties n’était pas suffisant pour faire de cette adaptation une bonne adaptation. Je ne dis pas que Capital avait besoin d’en faire beaucoup plus, d’autant plus que Capital a plusieurs intrigues à développer et toutes ces petites intrigues ont chacune un élément intéressant. Comme cette histoire de femme du Zimbabwe, illégalement sur le territoire, qui tente de s’en sortir. Au premier abord cette histoire n’avait pas de grand intérêt, peut-être aussi car elle semblait très déconnectée du reste (et donc de ces petites cartes avec un message) mais finalement Capital ce n’est pas que cette intrigue secondaire, c’est aussi tout un tas d’autres intrigues qui nous permettent de voir le contraste entre les classes à Londres, dans cette rue qui n’existe pas : Pepys Road.

Le regard apposé par Capital fonctionne aussi car le scénario est efficace et sort des carcans du genre. Capital se suit comme un roman choral par moment, c’est une histoire qui vaut surtout pour ses personnages et pas forcément pour le fond de la chose qui reste trop statique à mon goût. Ce n’est pas vraiment un thriller, plus un drame contemporain qui raconte l’histoire de personnages sensés pour la plupart être attachants. Malheureusement on ne peut pas dire que tous le soit et c’est peut-être justement ce qu’il y a de plus dommage là dedans. Je ne connaissais pas le livre mais Capital a piqué ma curiosité. Je pense donc que la qualité de Capital a été un peu altérée par cette envie de faire une fresque dédiée plus ou moins à une galerie de personnages bien différente. Dommage que certains stéréotypes viennent aussi gâcher un peu le plaisir du téléspectateur alors que des intrigues sont justement plus floues, plus inintéressantes que l’on aurait probablement pu l’espérer avec plus d’entrain ou je ne sais trop quoi d’autre. La première partie de cette mini-série est pas mal mais c’est surtout sur la suite que les choses se gâtent car l’on se rend compte que tout ce qui a été introduit dans le premier épisode ne va pas au delà et les attentes créées ne sont donc pas satisfaites.

Note : 4.5/10. En bref, ambitieux mais fainéant.