Mes Chers Disparus // Saison 1. Episodes 1, 2 et 3. Changer de vie ? / Etre ou ne pas être… père / Vaincre sans combattre ?.
Pour Noël, France 2 a décidé de nous offrir la parfaite petite série familiale avec un peu de cet esprit de Noël. Cette histoire n’est pas forcément brillante mais elle colle parfaitement à l’image que l’on peut avoir d’une fiction de Noël. Elle tombe donc à pic. Le seul truc c’est que cette comédie fantastique date de… 2013. En effet, elle devait sûrement trainer sur une étagère dans un placard de France Télévisions et ils se sont dit que ce pourrait être sympathique de diffuser le tout histoire d’en tirer un minimum de bénéfices. Ce n’est pas une programmation bête mais le résultat au travers de ces trois premiers épisodes est très étrange, pas vraiment efficace. On est loin du projet qui nous avait été vendu au premier abord. Ce n’est pas l’aspect fantastique qui est un problème dans Mes Chers Disparus, mais plutôt la façon dont l’intrigue familiale qu’il y a derrière tente de tenir la route. C’est cependant une bonne chose de voir la France tenter des séries un peu plus fantastiques, avec une ambiance où il semble être bon de rêver un peu. Mais le savoureux mélange que devait être cette série n’est pas vraiment au rendez-vous, à cause d’un casting pas toujours croyable, d’incohérences et d’invraissemblances problématiques.
Pour donner vie à la passion de son mari José Portal et couper court à une procédure d’expulsion administrative abusive qui menace de mettre les siens à la rue, Marianne Elbert décide de vendre sa maison décrépite, propriété des Elbert depuis cinq générations. Mais bien que promesse d’un nouveau départ pour tous, solder l’héritage familial lui arrache le cœur. Devant le caveau familial où ils reposent, Marianne lance, anéantie, un dérisoire appel à l’aide à ses ancêtres. Et là, conséquence aussi soudaine qu’inattendue ! Les fantômes de sa mère, Brigitte, motarde hippie apôtre du vivre vite et jouir sans entrave, de sa grand-mère Marie, couturière raciste et bigote, émancipée par Coco Chanel et de son arrière grand-père Alphonse, vingtenaire fauché en 1917 par les balles allemandes au Chemin des Dames, sont au beau milieu du salon, tirés contre leur gré du repos éternel !
L’idée est pourtant originale et le casting n’est pas totalement dénué de charme mais pourtant, on a l’impression que tout est en carton pâte, préfabriqué dans un moule sans laisser passer une quelconque émotion. Alors que justement, c’est là dessus qu’aurait dû concentrer tous ses efforts Mes Chers Disparus : l’émotion. Cela aurait pu permettre aux trois épisodes d’être un poil plus efficaces. C’est un parti pris que Mes Chers Disparus tente de proposer ici aussi, proche de ce que BBC propose régulièrement en ces périodes de fin d’année : des intrigues filaires sur plusieurs épisodes et puis s’en vont (même s’il semble que cela fait un bout de temps que j’ai l’impression de ne pas avoir vu de fictions de Noël chez nos amis britanniques). Pour en revenir à Mes Chers Disparus, quelques-uns des personnages ont un bon potentiel mais cela manque d’un soupçon de grâce et de fluidité. Le récit enchaîne donc certaines idées sans pour autant chercher à trop les développer car derrière il faut développer d’autres choses, faire revenir des personnages et allouer du temps aux retrouvailles comme à l’intrigue familiale autour de cette maison qui est en cours de vente.
La psychologie des personnages manque quant à elle de fond. Ce n’est pas assez profond et l’on a donc l’impression de surnager un peu trop tout au long de ces épisodes. J’aurais justement apprécié que la série cherche à nous raconter des choses complètement différentes sous un angle légèrement différent aussi par la même occasion. Car l’angle fantastique est bon mais c’est tout le reste qui ne colle pas vraiment. En soldant donc tout un tas de choses avec ses intrigues et en bradant ses personnages pour des intrigues parfois un peu mal fagotées, Mes Chers Disparus ne séduit pas complètement. Après trois épisodes on a déjà l’impression qu’elle se répète et qu’elle commence aussi à devenir quelque chose de trop farfelu pour en cerner le vrai intérêt derrière. Je partais avec l’envie d’aimer Mes Chers Disparus et j’en ressors vraiment déçu. Je ne pense pas revenir pour les trois derniers épisodes. C’est beaucoup trop mal fichu malgré les bonnes idées pour que j’ai vraiment envie de pousser le bouchon beaucoup plus loin, surtout que ce n’est pas comme s’il n’y avait pas beaucoup mieux à regarder et à rattraper en cette fin d’année.
Note : 4/10. En bref, décevante tentative pourtant intéressante.