Bernard Tapie revient. En fait, il annonce qu’il va revenir. Faire un billet sur la possibilité du retour de Bernard Tapie, voilà une bonne façon d’avoir une info sur la pyramide des âges des lecteurs de ce blog. Qui se souvient de Bernard Tapie s’il figure parmi les moins de quarante ans ?
Il va revenir, mais d’où va-t-il revenir ? D’exil ? D’une maison de santé ? De l’oubli ? Du désert ? De ses illusions ? Bernard Tapie revient pour barrer la route au Front national. Il l’a annoncé dans les colonnes du Journal du Dimanche. Invité sur le 20 heures comme une chanteuse à paillettes qui fait la promo de son modeste dernier single, Bernard Tapie a laissé entendre qu’il pourrait être candidat à la présidentielle de 2017. Selon Le Parisien du 21 décembre, il se dit prêt à « y aller ». Retenez moi où je vais être candidat, semble-t-il suggérer.
Bénéficie-t-il d’un crédit suffisant pour que les citoyens admettent avoir une dette envers lui ? Cette question n’effleure pas l’impétrant qui proclame sa sincérité pour un retour prometteur ouvrant à une deuxième carrière. Les médias raffolent des postures providentielles. Le bagout rococo de celui qui fut l’icône des années fric du deuxième septennat Mitterrand passée à la sarkosie est supposé faire des miracles. L’intéressé y croit. Il le dit. Il s’estime loin d’être « ruiné de chez ruiné» du côté des ambitions.
Pourtant, son annonce n’a pas été suivie d'un buzz de première catégorie. Loin de faire l’effet d’une bombe, ses déclarations ont été à peine applaudies comme les pétards humides d’un feu d’artifice bon marché dont les fusées partent en vrille. Peu de commentaires joyeux, pas de petites phrases complices joliment ciselées, pas d'enthousiasme lyrique. Juste l'ombre d'un fantôme qui passe. Un évènement de catégorie subalterne qui ne mérite en écho qu’un billet sans fioriture.