Vins naturels: le procès! Faut-il réellement lyncher Pierre Overnoy?

Par Olif

Nom: Overnoy.
Prénom: Pierre.
Domicile: Pupillin (39).
Situation familiale: vieux garçon.
Profession: vigneron à la retraite.
Chef d'inculpation: dangereux subversif, précurseur du vin naturel.
Mais qu'est-ce qui a bien pu conduire devant une cour d'Assises Pierre Overnoy, réputé pour sa modestie et sa gentillesse légendaire? Une erreur judiciaire, sans aucun doute. Mais également le procès de l'année, dans le tribunal de la petite cité arboisienne, fraichement victime de la vindicte rachidienne. Un procès factice, évidemment, un genre de Tribunal des flagrants délires viticoles, mais une vraie occasion de retracer le parcours hors du commun de l'accusé et de comprendre un peu le pourquoi et le comment de ces vins prodigieux.
Un procès parfaitement instructif où l'on a appris, pêle-mêle:
- que l'accusé, réputé pour ne pas soufrer ses vins, n'a pas trop "souffri" d'avoir quitté sa verte vallée dans des temps immémoriaux, celui où ses ancêtres tutoyaient les deux John, Ford et Wayne, et s'appelaient O'Vernoy.
- que seule l'utilisation du soufre-fleur ne défrise pas les moustaches de Philippe Chatillon, le truculent vigneron du Domaine de la Pinte.
- que le "pédologue-poête", Michel Campi, aime beaucoup les petites fleurs en érection qui poussent sur les sols préservés du chimique.
- que le "Pr" Didier Saintot, témoin à charge chimique, pense que le débouchage d'un vin embouteillé avec du gaz carbonique résiduel aggrave le trou dans la couche d'ozone. Alors que c'est le contraire, en fait. Si le gaz est dans le vin, il n'est pas parti dans l'atmosphère!
- que Le Blog d'Olif fait partie des lectures de Madame la Présidente du Goutatou, j'en suis très honoré. Je suspecte même fortement son principal indicateur.
- que le vin naturel peut avantageusement être utilisé comme anti-dépresseur, à condition d'être bu avec modération en abondance. Cruel dilemme pour le vigneron dépressif, obligé de consommer toute sa récolte pour son bien-être psychique, ce qui le déprime à nouveau, car il n'a plus rien à vendre!
- que la condamnation de principe de l'accusé (enseigner son savoir à la future Université de Pupillin) est déjà appliquée depuis longtemps, ce n'est pas Manu Houillon qui dira le contraire.
Un procès pour rire, mais qui a eu le mérite de soulever de vraies questions et d'apporter de vraies réponses, dans la joie et la bonne humeur, le plus naturellement du monde. On guettera avec impatience le résumé filmé qui devrait être accessible prochainement sur le site du Goutatou.
En attendant, le procès en images est visualisable ici. Morceaux choisis:

Lynché, sans autre forme de procès?

Sous la bonne garde d'un gendarme rusé comme un beau renard...

"Le soufre, ça me défrise les moustaches!"

"Je jure sur le clavelin que l'accusé n'a jamais fait de mal à une fleur!"

"Silence, où je fais évacuer la salle! Il y a du vin naturel à la buvette."

"L'accusé est forcément coupable, sinon on ne l'accuserait pas"

"Mesdames et Messieurs les Jurés, cet homme est un bienfaiteur de l'humanité!"
Des propos sans doute déformés par le prisme bloguistique, mais la teneur est bien là! Une accusation à bout d'arguments et une défense jouant sur du velours. Justice fut rendue, ce jour-là, et Pierre Overnoy a été libéré sous les clameurs du public en délire.
Olif, envoyé spécial au Tribunal du Goutatou