#GrandParis
Julien Duffé et Gwenael Bourdon (avec C.S.) | 17 Déc. 2015,
Au 1er janvier 2016, la métropole du Grand Paris sera officiellement créée. Elle regroupera 131 communes et plus de 7 millions d’habitants. (LP/Infographie.)
Un territoire grand comme sept fois Paris et peuplé de 7 millions d’âmes. Dans quinze jours, la métropole du Grand Paris (MGP) verra le jour. Ce vendredi, les élus franciliens de la mission de préfiguration chargés de la bâtir se réunissent une dernière fois. Explications de ce qui va concrètement changer.Que se passe-t-il en janvier ? La MGP, nouveau meccano de coopération intercommunale, naîtra le 1er janvier. Elle englobera Paris, les 123 communes de petite couronne et 7 de grande couronne rassemblés dans 12 territoiresdestinés à remplacer les agglomérations là où elles existaient. Pour la diriger, un conseil métropolitain de 209 élus désignés par les villes se réunira pour la première fois le 22 janvier au palais d’Iéna (VIIe), siège du Conseil économique, social et environnemental. Celui-ci élira un président qui, résultats électoraux des municipales de 2014 oblige, sera de droite ou du centre. Pour l’heure, seul le maire (UDI) de Sceaux (Hauts-de-Seine) Philippe Laurent a candidaté. La chef de l’opposition parisienne Nathalie Kosciusko-Morizet (LR) a jeté l’éponge.Que fera la métropole ? Le double objectif de la MGP est de réduire les inégalités entre territoires mais aussi de renforcer le Grand Paris comme métropole de rang mondial. Mais sa montée en charge sera très progressive. En 2016, elle ne récupérera « que » les compétences de l’environnement et du développement économique. Celles, stratégiques, du logement et de l’aménagement n’arriveront qu’en 2017. Dès l’an prochain, la métropole pourrait néanmoins prendre une première mesure pour favoriser la construction de programmes d’habitation : l’instauration d’une aide financière aux communes bâtisseuses, afin qu’elles puissent se doter des équipements (crèches, écoles…) liés à l’arrivée de nouveaux habitants. Le conseil de la métropole aura deux ans pour définir « un projet métropolitain ». Il devra convaincre les plus sceptiques qui redoutent que la MGP soit une « une coquille vide ».Que feront les territoires ? Ilsrécupéreront progressivement, jusqu’en 2018, les compétences de portée plus locales : déchets, assainissement et eau, équipements culturels et sportifs, politique de la ville, action sociale, plan local d’urbanisme, plan climat. Dans les faits, il faudra du temps pour harmoniser les situations. Par exemple, au sein d’un même territoire, certaines villes collectent leurs déchets en régie directe quand d’autres passent par des opérateurs privés.Où iront vos impôts ? A compter du 1er janvier, les recettes des taxes foncières et d’habitation reviennent aux communes. Les impôts des entreprises se répartiront jusqu’en 2020 entre les territoires et la métropole. Un mécanisme complexe de répartition doit ensuite se mettre en place. Selon Léo Fauconnet, de l’institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU) d’Ile-de-France, l’effet à terme sera positif : « Progressivement, les taux de fiscalité seront les mêmes partout et il n’y aura plus de concurrence entre les territoires. » En attendant, cette « tuyauterie » inquiète certains élus qui s’interrogent sur leur capacité à maintenir les services à la population.
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