Aromyx, une start-up incubée à StartX, l'incubateur de l’université de Stanford, s’est penchée sur nos récepteurs en matière d’odorat et propose de les digitaliser avec une précision sans précédent.
Les budgets R&D de l’industrie agro-alimentaire ne cessent d’augmenter. A titre d’exemple, PepsiCo a dépensé 718 millions de dollars en 2014, soit une augmentation de 25% par rapport au budget de 2011. Et l’équipe d’Aromyx pourrait contribuer à enrayer largement la tendance en mettant sur le marché d’ici 2 ans un outil à même de reproduire le nez humain et ses quelques 350 récepteurs.
L’objet, intitulé « EssenceChip » qui s’apparente à une petite boîte, permet de numériser les caractéristiques de goût et d’odeur d’un produit et ainsi d’obtenir ce que les scientifiques d’Aromyx appellent un « aromagraphe » extrêmement détaillé. Ce test, qui prendra une dizaine de minute au total, numérise les caractéristiques de goût et d’odeur des substances contenues dans le produit et permet alors également d’entrevoir leurs effets exacts sur les récepteurs du nez humain.
À gauche, le boîtier de test EssenceChip et à droite, « l'aromagraphe », graphique du goût et des odeurs
Là où il faut aujourd’hui encore plusieurs milliers de personnes et d’analyses successives pour recréer des odeurs naturelles, déterminer quel ingrédient remplacer par un autre pour améliorer un produit ou en développer de nouveaux, il suffirait maintenant d’un test d'une dizaine de minutes avec un coût équivalent à quelques centaines de dollars… Un gain de temps, d’argent et de main d’œuvre considérable qui pourrait bouleverser l’industrie. La recette du Coca Cola ne serait donc bientôt plus un secret ? Aromyx travaille d’ailleurs déjà en partenariat avec PepsiCo, Procter & Gamble ainsi qu’avec l’UC Davis afin de faire grandir leur base de données et peut être un jour être capable de prédire les récepteurs à activer pour créer la recette du succès.