Magazine Humeur

A la ronde

Publié le 11 juin 2008 par Jlhuss

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Ô petite Terre, seul domicile vivant à ce jour connu dans l’univers, combien de temps crois-tu pouvoir encore porter la sève et le sang, le rire et le cri, la jouissance et l’effroi ? Mon beau navire, combien de périples autour du feu qui t’aimante, avec nous debout sur le pont, nos morts couchés dans la soute, nos rêves soufflant dans les voiles et la folie pour guide au mat de misaine ?

Ô Terre mère, douce ronde aux milliards de milliards d’enfants depuis l’eau, s’il te plaisait soudain d’être un peu seule, un peu sèche ? de tourner sans histoire dans la conscience d’avoir assez donné ? Si te prenait le goût de longues vacances sans un chat à nourrir, une plante à arroser ? l’envie de circuler tous feux éteints dans le silence des pierres ?

Ô Terre, ma belle, réfléchis bien, tu t’ennuierais. « Regardez donc la Bleue qui passe », diraient les vieilles d’alentour, « comme elle est morne, elle qui faisait tant l’intéressante avec sa marmaille ! » Et s’il est encore une oreille quelque part, t’entendra-t-elle murmurer sur ton orbite de grande torpeur : « C’était le bon temps, le temps des tracas et des ferveurs, des surprises, des angoisses, des tendresses : le temps des hommes.»

Arion

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