Je demande Bernard Kouchner : il a déclenché la colère des politiques irlandais après avoir assuré qu'un «Non» au mini-traité européen les pénaliserait.
"Les premières victimes seraient les Irlandais. Ils en ont profité [des subventions européennes] plus que les autres. Tout le monde va le ratifier. Ce serait très, très gênant qu'on ne puisse pas compter sur les Irlandais qui, eux, ont beaucoup compté sur l'Europe. Un non provoquerait une gigantesque incompréhension. C'est pas en étant seul qu'on va faire face. Au contraire les Irlandais se pénaliseraient. Pour développer leurs industries florissantes depuis qu'ils sont au cœur de l'Europe, il faut que l'Europe se développe".
Cette sortie a franchement déplu à Dublin. Le ministre de la santé a déclaré :
"Les propos de Bernard Kouchner sont contre-productifs. Il aurait dû se méler de ses propres affaires. En Irlande, nous avons prouvé que nous savons prendre nos décisions tout seuls".
Shane Ross, débuté indépendant de l'Assemblée nationale irlandaise, a renchérit :
"Les déclarations de M. Kouchner sont mesquines et arrogantes. S'il nous annonce que nous allons être punis alors que rien n'est décidé, qu'y a-t-il en réserve pour nous lorsque les Français assumeront la présidence de l'Europe le 1er juillet ?"
Sur le web, on trouve des commentaires d'électeurs courroucés, qui se disent déterminés à voter non après l'intervention de Bernard Kouchner, du type :
"Je dois admettre que les propos du type français m'ennuient vraiment, j'étais hésitant avant mais maintenant c'est non ."
"Tout ce que nous voyons maintenant ce sont des tactiques d'intimidation, désolé cher ministre je ne cède pas aux petites brutes, pour ça je voterai non".