ont rompu leurs amarres
et dérivent à mes côtés
sur une mer fangeuse
rien ne sert d’espérer
ni l’ivresse ni l’extase mensongère
ne parviendront à nous faire oublier
l’empreinte du désespoir scellé
sur nos visages disgraciés
le grain broyé a perdu son or
et l’hiver étale son corps glacé
sur nos vies ensevelies
***
Francis Giauque (Prêles, Suisse 1934-1965)