Même avec un cancer métastatique, plus d’un patient sur 3 atteints de cancer continue à travailler. Si une meilleure prise en charge des symptômes et des effets secondaires des traitements permet aujourd’hui de mieux contrôler les symptômes, et donc de permettre cette poursuite d’activité à un plus grand nombre de patients, d’autres recherches restent nécessaires pour permettre à tous ceux qui le souhaitent mais ne le peuvent pas, de poursuivre aussi leurs activités.
C’est en effet l’intensité des symptômes liés à la maladie et au traitement qui va déterminer la poursuite des activités, personnelles ou professionnelles. Cette nouvelle analyse révèle aussi que si de nombreux patients souhaiteraient continuer à travailler après avoir été diagnostiqués avec un cancer métastatique, le lourd fardeau des symptômes peut aussi les contraindre à arrêter. Un appel donc, à mieux prendre en charge encore ces symptômes au-delà du traitement primaire du cancer lui-même.
L’équipe de l’Université de Wisconsin-Madison, a analysé les données de l’étude SOAPP (Symptom Outcomes and Practice Patterns) menée auprès de 668 patients atteints dont 35% (n=236) poursuivant encore leur activité professionnelle, à temps plein ou partiel, et 45% (n=302) ayant cessé de travailler en raison de leur maladie. L’analyse montre que,
· dans l’ensemble, 58% des patients atteints ont dû adapter leur emploi ou son mode d’exercice, face à la maladie,
· le facteur majeur associé à la poursuite du travail est bien l’importance de la charge des symptômes,
· les patients ayant une meilleure réponse au traitement sont également plus enclins à poursuivre leur activité professionnelle,
· le type de traitement, le type de cancer et le temps écoulé depuis le diagnostic ne semblent avoir aucune incidence sur la poursuite de l’activité.
Vivre sa vie au jour le jour : » les patients atteints de cancer métastatique concentrent une grande partie de leur attention sur les événements entourant le diagnostic de la maladie et sur les questions de fin de vie. Entretemps, ces patients vivent leur vie au jour le jour. Ce n’est donc pas surprenant qu’ils souhaitent poursuivre leur activité et c’est le cas d’un tiers d’entre eux. En revanche des efforts pour mieux contrôler les symptômes pourraient permettre à plus de patients d’atteindre cet objectif. C’est d’ores et déjà l’objet de prochaines recherches.
Source: Cancer December 21, 2015 DOI: 10.1002/cncr.29656 Working after a metastatic cancer diagnosis: factors affecting employment in the metastatic setting from ECOG’s Symptom Outcomes and Practice Patterns (SOAPP) study
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