Alma mène une vie engluée dans la routine entre son mari Paul et son fils Léopold. Quand Paul part en mission en Antarctique pour plusieurs mois, elle voit là l'occasion de se recentrer sur elle-même et surtout, sur l'essentiel. Elle décide de fuir la ville pour retrouver le village de son enfance, au bord de la Méditerranée. Jour après jour, rencontres après rencontres, les stigmates du quotidien s'effacent pour laisser place à davantage de liberté et d'épanouissement.
Comme j'aurais voulu l'aimer ce roman ! J'aurais aimé que l'auteure parvienne à écrire ce roman poétique qui parlerait du temps présent, de la magie du temps suspendu au bord de mer, des choix cruciaux que l'on décide de faire ou de ne pas faire, de la vie qui s'écoule, des enfants rieurs, des hommes-aimants, des grands-pères bienveillants. J'aurais aimé me couler avec délice dans la simplicité de la vie au bord de mer, entre marées et pluies printanières. J'aurais tant aimé lire tout cela, me laisser envoûter... Mais n'est pas Claudie Gallay qui veut.
Dés les premières lignes, le style m'a heurté de plein fouet
Voilà, tout est dit. Des tournures impersonnelles, l'usage du présent de l'indicatif qui aplatit le récit au lieu de lui donner l'envergure du quotidien recherché, des actes quotidiens sans aucun intérêt, un "je" qui nous rapproche plus du journal intime que du roman... Bien sûr si on s'appelle Duras tout cela est transcendé et poétisé, mais ici, cela tombe à plat. Duras ne passerait pas une page entière à décrire ses tentatives diverses pour se connecter au réseau dans sa nouvelle maison, et ses multiples appels à l'opérateur.
C'est un échec, même la sensualité n'est pas bien rendue, les étreintes restent seulement esquissées, pudiquement, si bien qu'on ne comprend pas bien la métamorphose progressive de la narratrice. Quant aux dialogues, ils sonnent eux aussi faux :
J'aurais voulu l'aimer. A chaque mot j'ai ressenti l'intention de l'auteure, et à chaque phrase je me disais qu'elle n'avait pas réussi à faire passer ce qu'elle voulait. C'est rageant. Je n'ai pas pu l'aimer.
Présentation de l'éditeur : Editions de la Rémanence
D'autres avis : Yves qui a trouvé cette lecture " calme, reposante et mélodieuse"
Vous aimerez aussi : Les déferlantes de Claudie Gallay
Au-delà de 125 palmiers, Pauline Desnuelles, Edtions de la Remanence, mai 2015, 112 p., 15 euros
Merci à Yves pour le prêt.