La montagne est souvent considérée comme un des derniers espaces de liberté, celui qui veut la pratiquer peut encore s’affranchir de devoir se justifier de son choix d’aller à un endroit plutôt qu’à un autre. Cependant depuis quelques années et avec l’expansion du ski hors-piste et l’évolution du matériel, cette liberté est souvent mise à mal. La pratique du ski hors-piste est pointée du doigt, l’alpinisme se voit également critiqué, quant au ski de randonnée il est lui aussi stigmatisé, souvent par méconnaissance de ce qu’est réellement cette pratique.
Ce sont les accidents en montagne, qui la plupart du temps, mettent sur le devant de la scène la part de risque inhérente à ces pratiques de la montagne. Le phénomène des avalanches et les accidents liés sont très médiatisés et font les « choux gras » de la presse papier, radio ou télé, notamment pendant les périodes de vacances scolaires où les zooms sont braqués vers les montagnes. La presse méconnaît souvent la montagne, ses dangers et leur évaluation, ceci explique grandement son zèle à condamner ses pratiquants dès lors que l’accident survient.
Certaines personnes en viennent même à demander l’interdiction de pratiquer le ski hors-piste dans certains secteurs, des arrêtés préfectoraux ont déjà été prononcés en France sur de brèves périodes pour interdire certaines pratiques (ski hors-piste notamment) lors de périodes jugées trop dangereuses.
Uniformiser la prévention et la formation des pratiquants
Alors que pour pratiquer certains sports il est de plus en plus nécessaire de passer un brevet et donc de montrer « patte blanche » (plongée, wing suit en Suisse, etc.), la pratique de la montagne et du ski hors-piste ou de randonnée ne dispose d’aucune formation encadrante pour le moment. Récemment, certaines personnes, proches du milieu alpin ont commencé à réfléchir à la mise en place de formation, à l’image du PADI dans la plongée, pour les amateurs de sports de neige.
C’est ainsi que Dominique Perret, skieur professionnel Suisse ayant à son actif de nombreuses descentes et plusieurs films qui firent parler de lui dans les années 2000 [sacré meilleur freerider du XXe siècle aux Board Awards à Paris en 2010], estime que le ski hors-piste/freeride est encore dans une phase d’adolescence dont il se doit de sortir. Il perçoit que les gens ont peur de la montagne et donc qu’ils ont tendance à se suréquiper en matériel de sécurité (DVA, pelle, sonde, sac à dos airbag) pour éviter les accidents ou pour réagir rapidement en cas de problème.
Cependant, pour lui cela ne relève pas de la bonne approche et il en prône une autre qui consisterait à mettre en place une méthode unifiée au niveau mondial, qui prenne notamment en charge les aspects de prévention des accidents en amont, et pas seulement l’après accident, quand l’incident est survenu. Pour cela donc il vient de créer une nouvelle société, Safe Mountain SA, qui vise à mettre sur place une certification internationale qu’il souhaiterait voir s’imposer comme un standard au niveau international à terme : ISTA pour International Snow Training Academy.En partant du principe que l’augmentation des connaissances accroît la prudence et la liberté, son souhait est de mettre sur pied une formation qui sera particulièrement ludique et innovante mais également valable à travers le monde. Voici ce que l’on peut lire sur le site ISTA :
International Snow Training Academy – a développé un programme d’initiation et de formation destiné aux pratiquants de sports de neige du monde entier. Notre programme est entièrement développé à Lausanne en Suisse et conçu par plus de 43 professionnels de la Pédagogie, de Nivologie, des Sciences humaines, des Méthodes de recherche, du Sauvetage, de Guides de Montagnes UIAGM et AIARE, de responsables d’Ecoles de Ski, ainsi que de spécialistes en Communication, Marketing et Management. Ces spécialistes de la famille ISTA sont répartis sur 3 continents et 9 pays (CH, NZL, ITA, SP, AUT, GER, GBR, CAN, USA). Il fournit les bases pour permettre à chacun d’évoluer en sécurité, en liberté et avec plaisir dans la pratique du hors-piste, que ce soit à ski, ski de randonnée, snowboard, héliski, raquettes ou encore motoneige.ISTA travaille en étroite collaboration avec des stations et des marques respectées de l’industrie des sports de neige afin d’assurer un développement constant à la pointe des dernières techniques disponibles.
Ce programme international est décliné en 4 certifications progressives: DISCOVERY, ST1, ST2 et ST3
Ainsi ce fut une bonne occasion de nous entretenir avec Dominique Perret, ingénieur et skieur, fondateur et CEO de Safe Mountain SA pour en savoir un peu plus sur le projet ISTA.
Interview
Bonjour Dominique, pourriez-vous nous parler du projet et comment comptez-vous vous y prendre pour mettre en place cette formation ?
Nous avons mis en place une méthode unifiée au niveau mondial, qui prend notamment en charge les aspects de prévention des accidents en amont, et pas seulement l’après accident. ISTA propose un programme de quatre certifications réalisées par un collège d’experts issu de 9 pays sur 3 continents. Des cours vont tous être donnés sur le terrain durant un ou deux jours et comportent quatre niveaux progressifs, de l’initiation, un peu équivalente à un baptême de plongée, jusqu’au degré le plus élevé d’autonomie.
Les premiers cours de l’International Snow Training Academy (ISTA) seront dispensés au public dans 43 stations (28 en Suisse, 15 en Italie) dès cet hiver à compter du 15 décembre 2015. Une dizaine d’autres pays rejoindront le mouvement d’ici à 2019.
Sans l’appui des professionnels de la montagne j’imagine que la mise en place d’un tel « brevet » ne pourra certainement pas être viable ?
Nous travaillons avec des professionnels, bien entendu. Nous sommes une initiative privée et nous voulons que cela aille vite dans la mise en place de cette certification. Les bureaux de guides ont déjà des formations diverses mais il n’existe pas une formation commune. De plus, l’inertie n’est pas la même et ce sont des réflexions propres à chaque pays, nous souhaitons avoir une approche internationale et arriver avec une formation reconnue dans plusieurs pays dans le monde qui sache créer un consensus international.
Mais bien entendu sans l’appui et le concours de nombreux professionnels dans notre structure nous ne pourrions pas mettre sur pied une telle certification.
Le PADI est pris en exemple, souhaitez vous vous inspirer de ce standard pour, à terme, devenir une certification de référence dans le milieu du ski ?
Le PADI est un exemple très intéressant car en plongée il n’y a rien qui est obligatoire, mais les gens passent ce type de brevet car ils voient l’utilité immédiate. De plus, les gens ne s’imaginent que très peu aller plonger sans connaissances préalables, ils ont plus souvent peur de l’accident à aller plonger sans des bases.
Le réflexe est donc celui de se tourner vers ces brevets de type PADI ou CMAS en France, de pouvoir s’appuyer sur des formations très bien structurées afin de recevoir des connaissances pratiques, des facteurs humains et de terrains déterminant la pratique afin de permettre de rester dans une zone de sécurité et de plaisir.
Plus aucun plongeur aujourd’hui ne songerait à plonger sans formation. Il faudrait que les amoureux de hors-piste aient le même réflexe, c’est exactement à cela que l’on souhaiterait arriver.
Cependant ces certifications sont souvent critiquées pour leur côté mercantile qu’elles imposent de facto dans le milieu de la plongée sous-marine, n’avez-vous pas peur qu’il en soit de même pour votre projet ?
Il faut arrêter de se voiler la face, aujourd’hui des formations diverses existent et ont un coût. Nous mettons sur pied une formation unifiée dans différents pays et oui nous sommes une entreprise privée à l’origine de ce projet.
Si nous devons attendre les clubs ou différents organismes pour s’harmoniser, nous devrions encore attendre trop longtemps pour faire accoucher un projet de la sorte. Nous n’avons aucun problème avec le coté commercial de cette démarche.
Je pense aux milliers de randonneurs à ski, dont je fais parti, qui pratiquent tous les week-end leur passion et qui soudainement pourraient se voir demander de passer une certification pour justifier de la possibilité d’exercer librement leur passion, quel est votre point de vue ?
Une partie des montagnards a de bonnes connaissances, car ils vivent à la montagne, bénéficient d’un environnement familial par lequel des connaissances leur ont été transmises ou par la pratique dans un club alpin. Mais aujourd’hui il y a de plus en plus de citadins, poussés par la publicité, le marketing qui se lancent dans ces pratiques. On vend des skis de 100mm sous le patin, du matériel très vite assimilable pour randonner ou sortir des pistes et les gens se lancent sans aucune formation de base en montagne.
Avant tout, nous voulons aujourd’hui créer une communauté, un langage commun, sur les sujets afférant à la connaissance de cette pratique de la montagne. En aucun cas nous ne souhaitons que cela devienne une obligation, il ne faut pas tout de suite percevoir cela comme quelque chose de contraignant et qui serait imposé à qui que ce soit. De plus, même les plus aguerris pourraient y trouver un intérêt car eux mêmes se forment aussi.
Vous avez vous-même évolué en tant que skieur en total liberté en montagne. Vous avez certainement acquis de l’expérience au fur et à mesure de votre pratique sur les skis, pourquoi cette liberté ne pourrait plus être offerte aux jeunes skieurs qui souhaiteraient sortir des pistes balisées ?
Mais je souhaite la protéger cette liberté ! Lorsque j’ai commencé à faire du freeride on était peut être 30 à 40 pionniers, maintenant on compte des milliers de skieurs pro. J’ai eu la chance d’avoir avec moi des guides sur mes tournages qui m’ont fait cette formation et c’est cela qui m’a gardé du bon coté et tout à coup de je me dis quelle chance j’ai eu d’avoir cela. Aujourd’hui si j’étais un jeune freerider, randonneur, je me demanderais « où est-ce que je peut trouver un cours pour me former ? » Lorsque j’observe je ne le trouve nulle part.
N’est-ce pas le rôle des professionnels de la montagne (moniteurs, guides, associations) de participer à la formation des pratiquants ? Quel est le ressenti des professionnels de la montagne par rapport à votre projet ?
Ceux qui ont des craintes resteront avec leur crainte. Aujourd’hui un jeune guide doit vivre, et s’il ne renouvelle pas son offre et ce qu’il peut offrir à ses clients, il n’aura pas beaucoup d’avenir. Les vieux guides qui veulent faire le métier « à l’ancienne » ne seront pas forcément intéressés par cette formation et nous ne les viserons pas.
Bien entendu que les professionnels ont une responsabilité de participer à la formation, c’est pour cela qu’ils sont partie prenante de notre projet, sans eux nous n’aurions pas pu monter ce programme. Mais je me suis rendu compte que le public était mal informé des différentes formations possibles et qu’elles variaient trop d’un endroit à l’autre.
Nous travaillons avec beaucoup de professionnels qui se réjouissent d’avoir aussi une nouvelle approche à proposer à une clientèle qui s’entoure de moins en moins de professionnels.
N’avez-vous pas peur que cela offre une porte ouverte aux pouvoirs publics afin de se retourner contre un pratiquant en cas d’accident, si toutefois il venait à ne pas posséder un tel brevet ?
On constate une augmentation des accidents dans de nombreux pays, en Suisse, en Autriche, aux États-Unis. Les politiques en ont également assez et sont de plus en plus tentés de mettre des interdictions et moi je ne veux justement pas cela. Je me suis dit qu’avant d’en arriver là, il fallait créer la formation qui permettra justement de rester dans ce domaine liberté.
Le concept global ISTA est vraiment celui là, pouvoir donner une formation aux gens concernant les sports de neige pour qu’ils acquierent des connaissances de bases pour diminuer l’accidentologie et en vue d’anticiper d’éventuelles interdictions.
Ne pensez-vous pas qu’une telle « normalisation » ne devienne une réponse à un vide juridique souvent mis en avant en cas d’accident ?
Les pouvoirs publics ne vont pas nous attendre pour aller de l’avant sur ce sujet, il faut regarder le monde en face, c’est quelque chose de sociétal et la vie en général va dans ce sens-là. Ce n’est pas nous qui l’inventons, mais d’autres sports comme le parachutisme, le kite-surf, l’équitation et j’en passe, ils ont tous créé des brevets, des formations car sinon les pratiquants n’auraient plus pu être assurés.
C’est un concept « anticipatif » que nous cherchons à mettre en place avec ce programme, et non pas être constamment dans le « réactif », comme avec la surenchère de matériel de sécurité que nous observons aujourd’hui qui fournissent une solution une fois que l’accident est survenu.
De plus le fait que la montagne soit souvent perçue comme un des derniers espaces de liberté, n’avez-vous pas la même crainte, que ce type de démarche devienne obligatoire?
Oui, la montagne fait partie d’un des derniers endroits de liberté et il faut qu’elle le reste, mais si on veut qu’elle le reste il faut y être formé. Aujourd’hui beaucoup de gens viennent en montagne sans avoir une quelconque formation ou connaissance et qui font énormément de mal à la montagne et aux montagnards. C’est avant tout ces gens-là que l’on souhaite éduquer pour que la montagne reste un endroit de liberté, car une masse de personne manquant de connaissances existe de plus en plus et sont des facteurs d’accidents.
Je ne vois pas cette formation devenir une obligation, nous ne voulons pas mettre en place un permis ! C’est le contenu de cette formation qui donnera envie aux pratiquants de la suivre plutôt que d’acheter des airbags, des DVA sans forcément savoir s’en servir. Les gens pourraient acheter une formation et réellement ressortir avec des connaissances qui permettent d’évoluer ensuite en montagne.
Quel sera le coût de cette formation ?
Dès cet hiver, nous déployons donc nos cours, l’initiation (Discovery) coûtera 229 francs suisses (~210 €) et le premier niveau (ST1) 499 francs suisses (~460 €) en plus des frais d’engagement du professionnel en charge de la formation. Notre démarche est également de fournir à nos clients un carnet de bons d’achats équivalent au tarif du cours qui permettra d’avoir des rabais dans des stations ou sur du matériel.
Ce seront des guides de montagne et moniteurs ayant reçu l’instruction ISTA qui donneront ces cours. Actuellement 357 professionnels ont répondus favorablement pour faire parti de notre programme pour cette première saison, les moniteurs ne pourrons prodiguer que la formation Discovery. Nous avons été contents de constater qu’ils ont été plus nombreux que prévu à se montrer intéressés.
La France ne fait pas partie des pays participant au lancement, pourquoi ne pas avoir ciblé les montagnards Français ?
Aujourd’hui nous nous concentrons sur la Suisse et l’Italie, puis d’autres pays. La France ne fait pas partie de nos pays de lancement, il existe un système très hiérarchisé en France entre les ESF, les guides, etc. tout cela dans un système assez encadré par des structure étatiques et notre volonté est d’aller vite dans la mise en place de ce projet, donc nous n’avons pour le moment pas choisi de lancer ce programme sur la France. Cependant nous travaillons et sommes en contact avec des experts français, mais cela viendra peut être plus tard dans une phase ultérieure.
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Ski-Libre.com est allé à la rencontre deux guides de haute montagne pour écouter leur point de vue sur la mise en place d’une telle formation.
Xavier Carrard – Guide de haute montagne UIAGM – Bureau des guides Atypeak, dans le canton de Genève en Suisse.
Il est important de ne pas légiférer un des derniers espace libre de ce globe, encore moins avec des niveaux à obtenir auprès d’un quelconque organisme. La notion de sensibilisation aux risques, de transmission de la connaissance est un élément essentiel et il est important selon moi de ne pas aller dans le sens de plus de législation autour de notre pratique.
Cependant et concernant une éventuelle évolution autour des aspects juridiques de notre pratique du ski, je pense qu’il n’est pas totalement faux de penser, comme le mentionne Dominique Perret, que cette évolution risque de prendre ou d’utiliser des « règles » de base qui seraient posées par des clubs alpins, groupements montagne ou autres regroupements de gens structurés. Dans ce cas alors, il ne serait pas idiot de compter sur une formation proposée par un organisme tel que ISTA et d’en faire partie pour être acteurs de cette évolution.
De plus, je vois un point positif derrière l’aspect de ramifications internationales de ISTA qui pourrait être un réel avantage en terme de connections, d’échanges de pratiques et de communication, s’il était amené à réellement se développer.
Tony Lamiche, Guide de haute montagne UIAGM, conseiller technique Salomon.
Il est difficile pour moi de me prononcer sur la démarche de ISTA, ne la connaissant pas. Cependant c’est toujours bien que les choses bougent sur le terrain de la formation, l’important sera le contenu de cette formation.
Avec Salomon nous avons réfléchi à ce que nous pouvions faire pour apporter du savoir à nos pratiquants, après leur avoir apporté les outils pour aller en dehors des pistes (Salomon étant revenu sur le marché du ski de randonnée cette saison). Notre réflexion se décompose en deux étapes, la première est la mise en place d’une encyclopédie interactive sur la pratique du ski hors-piste, à acheter en ligne ou qui peut s’acquérir suite à l’achat de matériel de la marque. Il nous semblait important de permettre de prendre le temps d’assimiler toutes les notions de sécurité inhérentes au milieu de la montagne. La deuxième étape consiste en la « On snow Mountain Academy » qui traite de la pédagogie de fonctionnement sur le terrain. Notre but est, au travers de deux journées sur le terrain, d’ouvrir les yeux de façon pédagogique via trois axes : « Application / Bon sens / Retour d’expérience ». Un des points importants au cours de ces journées et de prendre le temps de se poser des questions, de mettre en évidence des facteurs de risque liés à notre pratique. Nos ambassadeurs seront en charge de proposer des stages et nous réfléchissons à proposer cela à un plus large public pour la saison prochaine.
La position de Ski-Libre.com
Le nom que porte se blog donne un élément de réponse par rapport à toute notion de contrôle en montagne. Bien que la nécessité d’informer, d’éduquer et de transmettre un maximum de connaissances soit un élément important pour tout pratiquant en montagne, je suis plutôt réservé quant à l’arrivée de certifications ou formation de type PADI. La mise en place de ce genre de formation pourrait se voir être une immense porte ouverte à « une obligation à respecter » avant d’aller en montagne, sans quoi un skieur pourrait se voir imposer une interdiction de se déplacer sur une zone enneigée. Cependant, je suis du même avis que Domique Perret concernant la formation qui est certainement un axe sur lequel on peut faire beaucoup plus pour améliorer les choses, alors qu’aujourd’hui une forme de course au sur-équipement semble s’instaurer.
Le réflexe autour d’une telle démarche serait immédiatement de penser aux conséquences et à la mise en place d’une règlementation ou d’un standard à respecter mais nous n’en sommes pas encore là. La démarche ISTA ne semble pas de cet ordre et elle se veut préventive face à une telle possibilité, afin d’être un acteur présent et influent sur ce sujet. Il faudra donc regarder comment une telle initiative évoluera et saura s’imposer ou non, auprès des professionnels et des pratiquants. La démarche commerciale est ambitieuse et le coût des cours pourrait être un frein. Cependant, il est temps de trouver un dénominateur commun à tous les pratiquants de la montagne, et même s’il est issu d’un organisme non institutionnel. Enfin et surtout, la qualité de cette formation et son contenu seront des critères importants quant à la réussite de ce programme par rapport à l’offre existante.
D’autres sociétés investissent également sur ce créneau, comme Salomon avec la « Mountain Academy« , cependant le concept est différent quant à son accès pour le pratiquant puisqu’on ne parle dans ce cas que des cours en ligne pour les pratiquants.Ortovox propose aussi depuis quelques années un concept de formation via leur SAFETY ACADEMY et dispense ainsi des connaissances sur la formation des avalanches, la préparation d’une randonnée, le comportement à avoir sur le terrain et enseignent des méthodes pour porter secours, le tout via un site web dédié et des formations sur le terrain.
En conclusion, selon moi un des risques pourrait être de devoir, à terme, montrer « patte blanche » et cela serait contraire aux principes mêmes que la pratique de la montagne porte en elle… mais ne le souhaitons pas et nous n’en sommes pas encore là.
Pour la route j’ai toujours plaisir à lire le Coup de gueule de Charles Poncet, avocat à Genève, député au parlement genevois et au Conseil national suisse de 1989 à 1996 qu’il publia en 1999 dans la presse de Suisse Romande : Vive le ski hors piste !
Et gardons toujours en tête l’exemple intelligent et respectueux de la gestion du hors-piste à La Grave.
Un dernier petit mot pour finir cet article, j’apprécie beaucoup le texte qui suit que j’ai trouvé sur la toile, allez bon ski !
Arrivée d’une perturbation par l’ouest
Les glaciers reculent
La montagne reste belle
Les pentes demeurent glissantes
Les pierres tombent
Les avalanches partent
La météo balbutie
Les victimes souffrent
Les secours s’organisent
Les médias condamnent
L’audience grimpe
Les sondages demandent des comptes
Les procureurs se déchaînent
Les avocats font du pognon
Les assureurs s’enrichissent
Les responsables se couvrent
La montagne recule
Sources :
Blog « Par Monts en par Vaux » >> http://flecouat.free.fr/Non/non.htm
Blog de Lionel Tassan >> http://lionel.tassan.free.fr Quotidien Le Temps, article paru le 15.12.2014 « Dominique Perret veut certifier les connaissances des freeriders »
Quotidien Le Matin, article paru le 03.12.2015 « Une licence pour le hors-piste »
Blog >> Le Temps – Montagnes Eclairées