Je ne vais pas ici asséner une myriade de chiffres. Ceux-ci peuvent aisément être trouvés par ailleurs. Juste quelques éléments :
- les technologies de l’information et de la communication (TIC) seraient responsables de deux à trois pour cent des émissions de CO2 dans le monde, soit l’équivalent de celles du transport aérien ;
- Internet nécessite environ 1000 TWh, soit l’énergie annuelle produite par 40 centrales nucléaires ;
- les consommateurs – vous et moi – comptent pour 47% des gaz à effet de serre émis par Internet (fabrication du matériel, consommation électrique…) ;
- une recherche d’information coûte 20 mg de CO2, ce qui fait pour Google 7 tonnes de CO2 par jour (7 ans de chauffage pour un appartement 3 pièces) ;
- l’envoi d’un courriel engendre entre 0,3 g et 4 g de CO2, selon le volume des pièces jointes ; avec plus de 200 milliards de courriels annuels, cela équivaut à l’empreinte environnementale de plus de 3 millions de voitures par an ;
- chaque année, un internaute consomme l’équivalent de 350 kWh (consommation moyenne de 2 lave-vaisselle par famille) et 200 kg de gaz à effet de serre (trajet de 1000 km avec une voiture consommant 7 l/100 km)…
- allonger la durée de vie des équipements, car c’est la fabrication de ceux-ci qui a la plus grande empreinte environnementale ;
- éteindre le modem et le boîtier TV quand ils ne sont pas utilisés, essentiellement la nuit. Allumés 24 heures sur 24, ces appareils consomment ensemble de 150 à 300 kWh par an, soit la consommation électrique annuelle de 5 à 10 ordinateurs portables 15 pouces utilisés 8 h par jour ;
- limiter l’usage du cloud au strict nécessaire. Le stockage en ligne de ses courriels, photos, vidéos, musiques, et autres documents impose des allers-retours incessants entre le terminal de l’utilisateur et les serveurs. Or, transporter une donnée sur Internet consomme 2 fois plus d’énergie que de la stocker pendant 1 an ;
- ne pas regarder la télévision via Internet, la vidéo en ligne représentant plus de 60% du trafic internet…
Au bout du compte, l’important est d’abord d’avoir conscience de ce coût écologique. Ces gestes qui sont devenus anodins – envoyer un courriel, stocker des photos, regarder une vidéo, utiliser les réseaux sociaux… – ne le sont finalement pas tant que ça ! Il est évident qu’ils ne disparaîtront pas. Au contraire, on a toutes les raisons de croire que le numérique continuera son ascension dans nos petites vies. Mais toute petite goutte qu’on pourra économiser évitera peut-être que l’océan déborde trop vite !