Vie et mort de Sophie Stark: un grand roman sur le cinéma..et un grand roman tout court!!

Par Filou49 @blog_bazart
23 décembre 2015

  

« Je pensais qu’en réalisant des films, je ressemblerais plus aux autres… Mais parfois, j’ai l’impression que ça me fait ressembler encore plus à ce que je suis ».

Dans la rentrée littéraire de septembre, deux grands romans américains parlaient de cinéma et de ce fait m’intéressaient énormément avant même qu'ils ne sortent.

Si malheureusement je n’ai pas (encore ?) eu le temps de découvrir "Intérieur Nuit "de Marissa Peisl, qui parait il est génial, "Vie et mort de Sophie Stark", premier roman traduit en français de la romancière  Anna North  ne m’a pas déçu le moins du monde. 

A travers ce  roman  qui a fait fureur aux USA et qui a notamment été  encensé par le New York Times –, la romancière se propose de faire le portrait d’une réalisatrice et étoile montante du cinéma indépendant américain mais uniquement à travers les voix de ses proches ou de ceux qui l’ont rencontré à un moment clé de sa vie.

 Ainsi, grâce à ces visions parcellaires et subjectives, on apprend à connaitre un peu cette personnalité fascinante, pas forcément très sympathique de prime abord, mais singulière et assez géniale, qui incarne tout à fait le mythe de l’artiste maudit qui n’aime rien de plus que se consumer dans son œuvre.

Inadaptée au monde qui l’entoure, les personnes qui décriront la personnalité de Sophie Stark n’arriveront pourtant pas à la haïr tant celle-ci leur aura donné à tous une possibilité de s’épanouir d’une façon à une autre.

 A travers ces portraits, l’auteur s’interroge et nous interroge sur la relation que chacun de nous entretien de l'art,  et l’impact il a sur notre vie,  et cette réflexion intelligente et sensible contribue pour beaucoup à la grande réussite du livre.

 Comme dans les meilleurs romans choraux, Anna North parvient largement à adapter son écriture à chaque personnalité différente, donnant à ce récit à plusieurs voix une fluidité et une maitrise énorme.

 Et la description de l’univers du cinéma américain indépendant, cruelle mais nuancée achève de rendre ce roman comme une des meilleures surprises littéraires de l’année 2015.