Un documentaire-fiction réalisé par Patrice LeconteDirecteur de la photographie : Jean-Marie DreujouIngénieur du son : Paul LainéMonteuse : Joëlle HacheAvec Albert Delpy (le quidam), Talid Ariss (Thomas), Charles Berling (le narrateur)
L’histoire : Afin de découvrir les secrets du Grévin, le jeune Thomas décide de se laisser enfermer, l’espace d’une nuit, dans le célèbre musée…
Mon avis : En tournant ce film - car c’est autant un film qu’un documentaire -, Patrice Leconte a réalisé un rêve d’enfant : jouer au passager clandestin le temps d’une nuit pour s’offrir un voyage onirique dans le temple des célébrités, de l’Histoire et de la magie, le Grévin. Ce n’est pas Leconte des mille et une nuits, mais celui d’une seule nuit, une nuit fantasmagorique, mystérieuse, étrange, mais également pleine de jolies surprises et, surtout, formidablement instructive.
Thomas, 11 ans, qui incarne Patrice Leconte enfant, se laisse enfermer un soir dans le musée. Il a toute une nuit devant lui pour en découvrir les arcanes. Mais le Grévin n’est pas un endroit comme un autre. On peut y faire des rencontres inattendues, mais toujours bienveillantes. Bien sûr, il ne faut pas se faire surprendre par une ronde. Si vous dégagez des ondes positives, alors toutes les folies sont permises. D’aimables fantômes peuvent vous tenir compagnie un instant, le Palais des Mirages s’anime soudain rien que pour vous, l’Académie du Grévin vous invite à sa table pour vous faire participer à la sélection des prochaines personnalités, les différents ateliers vous livrent tous les secrets de fabrication des fameuses statues de cire, et vous aurez même le rare privilège d’assister aux séances de pose de quelques personnalités…
Cette « fiction documentarisante » a tous les ingrédients pour séduire le plus grand nombre. D’abord, on a tous un peu fantasmé sur l’interdit que brave le jeune Patrice/Thomas. Ce qu’il va vivre l’espace d’une nuit est à la fois une aventure et un apprentissage. On y répond à toutes les questions que l’on peut se poser sur le Grévin. On s’aperçoit que ce musée est une énorme machine aux nombreux rouages ; mais aussi que cette usine à rêves fait appel à un formidable investissement humain. Il y a ceux qui pensent et qui projettent et ceux qui réalisent. Tous ces maillons sont interdépendants les uns des autres.
Servi par des images particulièrement soignées, étayé par de rares documents d’archives, ce film est une superbe vitrine pour le Grévin. Lorsqu’il se termine, on n’a qu’une envie : courir sur les Grands Boulevards, au numéro 10 du boulevard Montmartre, pour s’offrir un petit voyage enchanteur avec un regard et une âme d’enfant.
Gilbert « Critikator » Jouin