Par Bernard Vassor
Ci-contre James le nègre contre Louis Vincent.
Des spectateurs assidus parmi lesquels se pressaient, outre les frères Goncourt, Théophile Gautier, Alexandre Dumas père, le directeur du Figaro Henri de Villemessant, Théodore Barrière, venus encourager les athlètes s'affronter dans une arène recouverte de sable.
A la date du 15 septembre 1867, le Tintamarre se moque de la masquomanie alors en vogue à Paris. L'auteur de l'article estime que "le français étant un être essentiellement frivole il faut toujours qu'il s'amuse à quelque chose" et cite parmi les différentes manifestations de ces frivolités : "l'amazone masquée du bois de Boulogne, puis est venue la baigneuse de Trouville; puis enfin l'Hercule masqué des Arènes athlétiques". Cette Arène était une construction en bois située à l'époque au 31 rue Le Peletier (aujourd'hui peut-être le numéro 51). La durée de vie de cette baraque foraine a été très éphémère. Le même journal annonce le 5 avril 1868 la mort de cet établissement en ces termes :
Sur la démolition de l'Arène athlétique
Pleurez bourgeois--en vérité,
Le respect en nous se gangrène;
Au mépris de la royauté,
Voici que l'on abat l'arène.
Le tombeau-des-lutteurs
"L'Arène" de la rue Le Peletier fut le théâtre des premiers triomphes de "Marseille" le plus célèbre des Hercules de foire qui triompha dans toute la France avec pour inscription sur ses baraques : « 1er champion, à Paris, des Arènes athlétiques de la rue Le Peletier et des principales villes de France » Gustave Pessard mentionne : au 31 (rue Le Peletier) étaient en 1867 les Arènes athlétiques dans le genre de celles qui avaient eu un si grand succès en 1850 rue Montesquieu avec Arpin et Rabasson sous la direction du peintre Rodolphe Julian qui fonda l'Académie de peinture portant son nom. On y voyait combattre Marseille, le meunier de La Palud (village natal et tombeau de Julian), Pujol, Richaud, Bonnet et Alfred Cujaubert, le favori de ces dames surnommé le modèle parisien; c'est là que s'exhiba un certain Charavet le fameux lutteur masqué ( reconverti plus tard en médecin à Nice).
Rodolphe Julian, le fils de Sophie Favier (1810-1889) qui semble-t-il avait lui-même été un adepte de ces joutes herculéennes.
Mise à jour le 20/12/2015