Noël, fête des lumières et des échanges de cadeaux

Par Mpbernet

Encore quelques jours ...  

Quand j'était petite, j'attendais la nuit du 24 décembre avec impatience. Quoique de tradition italienne et donc catholique, je ne me souviens pas d'une religiosité particulière dans ma famille, à part l'installation de la crèche ... Mais surtout, Noël chez mes parents, était une grande soirée familiale avec ripailles et échanges de cadeaux. Bien plus importante que Pâques ...

Chaque civilisation crée ses mythes ...

Hier soir, dans le journal "Le Monde", j'ai lu quelques éclaircissements socio-anthropologiques avec intérêt. D'abord le fait qu'historiquement, la fête de Noël telle que nous la connaissons aujourd'hui avec sa débauche de dépenses, est un phénomène relativement récent. La baronne Staffe, dans son célèbre manuel de savoir vivre de 1891 intitulé "Usages du monde" décrit les nouveaux rituels de cette célébration. Il convient d'offrir aux pauvres "une chose utile qui épargne une dépense" et aux riches "une inutilité ou, du moins, une chose dont on puisse se passer". Pour les Grands Magasins créés à la fin du XIXème siècle, les enfants sont les nouveaux rois de la fête.

Pour ma part, justement, ce que j'aime offrir à mes proches à Noël, c'est quelque chose de superflu, pas du tout nécessaire ...

En dehors de tout aspect religieux puisque la date du 25 décembre a été choisie au début du IVème siècle sans aucune référence à l'évangile - saint Luc et saint Matthieu ne donnent aucune indication calendaire - la fête correspond au solstice d'hiver, une période pleine d'angoisses ancestrales, où, selon Claude Lévi-Strauss, la mort rôde parmi les hommes. On illumine donc les arbres et les rues pour conjurer les mauvais esprits ... encore aujourd'hui et plus que jamais en ces temps de troubles et de fureur primale !

Selon la socio-anthropologue Martyne Perrot, Noël est la fête de restauration des liens. Tous les ans, chacun est à sa place et le cadeau symbolise cette place. Les grands-parents sont les donateurs privilégiés et les enfants sont considérés comme de divins enfants. Le don appelle le contre-don et fabrique ainsi le lien social.

On en apprend des choses en lisant la Presse* ... raison de plus pour célébrer la fête de Noël avec tendresse et fraternité les uns pour les autres, quelles que soient nos croyances religieuses. Et en attendant, que la force de l'emballage soit avec moi !

*Pourquoi met-on le paquet à Noël ? article d'Anne Chemin dans le cahier du "Monde" n°22060 du 19 décembre.