La peur a été » localisée » dans une petite zone de notre cerveau, de la taille d’un petit pois, l’habénula. L’amygdale a également été impliquée dans cette émotion forte pour son implication dans le rappel de (mauvais) souvenirs. C’est une émotion vitale, car elle nous protège des dangers perçus, mais trop exagérée elle peut aussi conduire au syndrome de stress post-traumatique (SSPT). Les scientifiques ont même identifié des neurones spécifiques de longue portée spécialistes de la peur qui vont permettre au cerveau de convertir la peur en réponse comportementale. Cependant peu d’études ont encore été menées sur les effets physiologiques de la peur, si ce n’est sur ceux induits par le stress qu’elle déclenche (production d’adrénaline dans le sang, accélération du rythme cardiaque, augmentation de la pression artérielle, respiration s’accélérée avec la sur-alimentation des muscles en oxygène, et sueur pour abaisser la température du corps).
Les chercheurs néerlandais » se sont amusés » ici à revenir sur ses effets de la peur sur la circulation sanguine, pour vérifier la justesse de l’expression bien connue » glacer le sang « . Cette réponse de l’organisme semble a priori plausible, car, le cas échéant, elle permettrait de protéger le corps contre l’hémorragie en situation réelle de danger.
L’étude a porté sur 24 participants sains âgés de 30 ans ou plus, dont 14 ont été invités à regarder un film d’horreur, suivi d’un film » éducatif « . L’ordre des différents visionnages a été modifié, selon les participants. Avant et après chaque séquence, des échantillons de sang étaient prélevés et analysés pour les marqueurs de coagulation. Après chaque séquence, les participants devaient également évaluer e niveau de peur ressentie. Sans surprise, le film d’horreur a été perçu comme plus effrayant que le film éducatif, avec une différence de 5,4/10 en moyenne de score de peur.
ØLa constatation la plus surprenante est l’augmentation des niveaux de facteur de coagulation VIII après le film d’horreur, soit de 57% en moyenne.
C’est en fait, la seule protéine sensible à la peur.
Cependant, la peur ne conduit pas à la formation réelle de caillots ! Précisent les auteurs.
Source: BMJ 10.1136/bmj.h6367 16 December 2015 Bloodcurdling movies and measures of coagulation: Fear Factor crossover trial