Le matin du départ, dans le petit salon [...], j’ai cru voir vos yeux fixés sur moi
se troubler et devenir humides. Cela vous faisait donc un peu de chagrin
de voir celui qui vous aime tant s’éloigner pour bien longtemps peut-être ?
Pour moi, j’étais navré, mais au milieu de tout ce monde,
je n’ai pu vous exprimer ma douleur profonde.
Oh ! pourquoi n’ai-je pas eu une demi-heure à moi
pour vous serrer contre mon cœur, pleurer dans votre sein,
et laisser mon âme entre vos douces lèvres, avec un long et suprême baiser ?
Théophile Gautier, lettre à Carlotta Grisi