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C’est une victoire pour le Bénin qui a vu son projet de lutte contre les ruissellements du bassin du Zou en collaboration avec l’Agglomération française Seine-Eure sortir du lot. En effet, il fait parti des 21 projets sélectionnés suite à l’appel des projets Climat lancé par le ministère des Affaires étrangères et du développement international. Hubert Zoutu et Luc Atrokpo ont ainsi pu présenter lors d’une conférence au Bourget, durant la COP21 l’envergure du projet "Bassin du Zou" qui sera déployé dès début 2016. Quelques milliers de personnes y ont participé, y compris des personnalités politiques françaises et internationales.
Le département du Zou au Bénin, en Afrique de l’ouest, est composé de neuf communes sur une surface globale de près de 6.000 km2. Il s’agit de la communauté de communes du Zou (CCZ), comptant plus de 900.000 habitants au total. Le problème au niveau de cette région vient de l’écoulement des eaux de pluies. "Nous sommes confrontés de plus en plus souvent à des problèmes d’inondations. Quand il pleut, certaines communes sont inondées quand d’autres manquent d’eau. Nous sommes passés de 4 à 3 saisons des pluies et quand elles arrivent, elles sont souvent très violentes" explique Luc Atrokpo, maire de Bohicon, la plus grande commune du CCZ. En somme, la répartition des eaux tombées sur les sols est très inégale. Certaines régions se retrouvent inondées, parfois pendant plusieurs jours alors que d’autres subissent une sécheresse persistante. Les eaux de pluies ruissellent en permanence. Elles privent ainsi des zones entières d’eau et en envahissent d’autres, causant des dégâts matériels et parfois même humains.
"Les éleveurs de bétail sont obligés de déplacer leurs troupeaux pour trouver de l’eau et entrent en conflit avec les agriculteurs. Il faudrait amener l’eau à eux et non le contraire" poursuit le maire de Bohicon. L’idée générale du projet est de retenir les eaux de pluie là où elles tombent et les ré-acheminer là où elles sont nécessaires. Ainsi toutes les eaux recueillies deviendraient de véritables ressources agricoles, économiques et également touristiques. En effet, pisciculture, lac artificiel, construction fluviales, source d’eau eau potable, eaux pour le bétail etc. sont tous des usages qui sont envisagés dans ce projet. Avant de lancer le plan d’action, dès début 2016, une étude approfondie des ressources et des besoins sera mise en place. D’un coût de 400.000€ elle sera financée par de l'Eau Seine-Normandie (250.000€), le ministère des Affaires étrangères et du développement international (25.000€) et l’Agglomération Seine-Eure (120.000€).
Une entreprise solidaire entre l’Afrique et la France qui a porté ses fruits. Le projet de lutte contre le ruissellement des eaux du bassin versant du Zou, démontre ainsi que les problèmes causés par le réchauffement climatique seront menés à bien ensemble, dans une coopération internationale, entre le Nord et le Sud.