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Photographie non-datée de bombes aériennes chimiques I Photo ©Unscom / AFP/ Archives
Des sources au sein des institutions européennes ont expliqué que le débat sur les armes non conventionnelles est sans doute trop spécifique pour être lancé lors du sommet. Les propositions de la Commission, qui incluent notamment l’interdiction des armes semi-automatiques puissantes et la pleine application de la réglementation sur les substances explosives sont cependant mises sur la table.
Sonnette d’alarme - Les spécialistes, la Commission, le Parlement et le gouvernement français tirent la sonnette d’alarme sur une menace bien plus dangereuse : un attentat utilisant des matériels chimiques, biologiques, radiologiques ou nucléaires (CBRN). Les analystes estiment en effet que le prochain attentat lié à Daesh pourrait tout à fait comprendre ce type d’armes. Jusqu’ici, ce risque a été largement négligé par les dirigeants nationaux, mais aussi par le responsable du contre-terrorisme à l’Union Européenne, Gilles de Kerchove, qui n’a inclut aucune mention des armes CBRN dans son dernier rapport, publié le 30 novembre dernier, ni dans aucun autre document ces derniers mois.La responsabilité de gérer le risque des CBRN relève principalement des États membres, et certaines capitales ont décidé de redoubler d’effort sans attendre une réaction européenne. Suite aux attentats du 13 novembre à Paris, Manuel Valls, a déclaré ne pas exclure le risque d’un attentat à l’arme chimique ou biologique. Les services secrets français craignent en effet que Daesh puisse se servir d’armes non conventionnelles, comme le gaz sarin, et ce malgré le fait que sa fabrication nécessite un laboratoire perfectionné. En 1990, des attaques au gaz sarin ont tué une douzaine de personnes dans le métro de Tokyo. En conséquence, l’exécutif a décidé de fournir des doses d’antidote aux services d’urgence, afin qu’ils puissent réagir rapidement. La sécurité entourant les centrales nucléaires a également été renforcée depuis mi-novembre dernier, avec un contrôle strict de l’identité du personnel. L’Allemagne n’a quant à elle fourni aucune information spécifique sur de possibles attentats aux armes CBRN sur son territoire. Le centre commun de contre-terrorisme (GTAZ), constitué de représentants de toutes les agences de sécurité fédérales allemandes, surveillent les échanges sur Internet, mais aucune information n’a été rendue publique à ce jour.Une menace bien réelle - Un rapport récent du groupe de réflexion du Parlement européen évalue la probabilité d’un attentat par Daesh aux armes CBRN sur le sol européen. L’organisation "a de très importants moyens financiers (…) est parvenu à recruter des diplômés universitaires qualifiés et a accès a des matériels CBRN en Iraq, en Syrie et peut-être en Libye. Elle a également un nombre de sympathisants inconnus en Europe. Cela augmente la probabilité d’un attentat CBRN sur le sol européen", conclut ce rapport. L’étude rappelle cependant qu’un tel attentat représente toujours "un défi technique et logistique considérable". Les auteurs du rapport soulignent également que les citoyens européens "n’envisagent pas sérieusement cette possibilité" et que l’impact d’un tel attentat serait donc "encore plus déstabilisant". Ce rapport constitue un des nombreux avertissements émis par des spécialistes ces derniers mois. Ils estiment qu’il existe "un vrai risque" que Daesh utilise des armes chimiques, biologiques, radiologiques ou même nucléaires lors d’attentats en Europe. Le groupe terroriste aurait déjà utilisé ces armes chimiques en Iraq et en Syrie. En plus des armes irakiennes, syriennes et peut-être libyennes sur lesquelles le groupe terroriste a pu mettre la main, certains des combattants qui ont rejoint les rangs de l’organisation ont les compétences nécessaires en termes d’ingénierie et de technique, mais sont également en possession de documents expliquant comment se servir d’une épidémie sanitaire, comme une épidémie de peste, comme arme véritable.Dans une communication sur la détection et l'atténuation des risques CBRN et aux explosifs, la Commission a déclaré que les services secrets, "ont de bonnes raisons de penser que la menace liée aux CBRN et aux explosifs reste élevée et évolue". La Commission a également rappelé que des centaines de vols de ce type de substances ont lieu chaque année. L’exécutif européen préconise donc l’adoption d’un "approche plus proactive" afin de mieux faire face à la menace des armes non conventionnelles. Les spécialistes du Parlement soulignent également que malgré les efforts déjà fournis par les institutions européennes, il existe encore bien des vides à remplir, surtout en ce qui concerne le partage de l’information entre États membres. FG