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En somme, bien que la nouvelle PAC permette des choix, l’utilisation des budgets agricoles s’apparente trop souvent en France à de simples aides au revenu, la stratégie pour orienter à long terme l’agriculture s’avérant peu explicite. Pour les auteurs, compétitivité, préservation de l’environnement et soutien aux revenus ne seront plus des objectifs contradictoires si deux choix sont opérés. En premier lieu, les agriculteurs doivent être considérés également comme des producteurs de biens publics et rémunérés comme tels tandis que les producteurs sur grande échelle doivent développer une agriculture technologique et responsable. En second lieu, il convient de mettre en œuvre au niveau national une politique de long terme axée sur un effort ambitieux de formation et de recherche, la préservation du capital naturel et la promotion de la qualité sanitaire des produits.
Recommandation 1. Mettre le capital naturel au centre de la politique agricole
Faire de la préservation du capital naturel un axe central de la politique agricole ; cibler plus directement la performance environnementale en remplaçant les aides indifférenciées et l’éco‐conditionnalité par une rémunération des aménités, qui pourrait être différenciée géographiquement.
Recommandation 2. Créer les conditions d’une agriculture innovante
Développer les recherches sur les nouvelles techniques de sélection en s’attachant à les mettre au service d’une agriculture en phase avec des régulations biologiques et promouvoir l’innovation ouverte (portails, open data).
Recommandation 3. Faire du réseau de lycées agricoles un pionnier de l’enseignement numérique
Permettre une formation continue plus poussée des agriculteurs via des congés individuels de formation et en s’appuyant sur l’enseignement supérieur agricole pour former des managers d’exploitations agricoles de haut niveau.
Recommandation 4. Soutenir la compétitivité
Aider les acteurs à promouvoir ensemble un petit nombre de labels valorisant des atouts des produits français comme le contrôle sanitaire, la traçabilité intégrale, l’absence d’antibiotiques, de promoteurs de croissance et le respect de l’environnement ou du bien‐être animal.
Recommandation 5. Privilégier des critères directement liés aux externalités dans le ciblage des aides
Agir pour une réorientation dans ce sens au niveau européen. Ne pas pénaliser a priori l’agrandissement des structures s’il ne génère pas d’externalités négatives (gestion des effluents, gestion de la biodiversité). Favoriser la mise en commun de moyens de production. Mieux accompagner et soutenir les agriculteurs
Recommandation 6. Privilégier le lissage fiscal
Voire le report d’emprunts et de charges sociales sur plusieurs années comme outil de stabilisation au niveau national. Au niveau communautaire, réduire les incitations à se spécialiser sur un très petit nombre de cultures.
Recommandation 7. Agir au niveau communautaire pour réduire progressivement les aides
Sur les surfaces (« paiements de base » et « paiement verts ») profit de budgets ciblant les biens publics ou des objectifs sociaux. Évoluer vers des paiements aux résultats, contractuels et non transférables et plafonner les paiements individuels qui ne rémunèrent pas la production d’un bien public.