Critiques Séries : 100 Code. Saison 1. BILAN (Suède).

Publié le 18 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

100 Code // Saison 1. 12 épisodes.
BILAN


100 Code c’est avant tout le retour de Robert Moresco. Ce scénariste est surtout connu pour avoir écrit l’un de mes films préférés : Collision de Paul Haggis. Ils se sont par la suite tous les deux associés sur The Black Donnellys, une série centrée sur quatre frères irlandais qui se retrouvent dans le crime organisé de New York. Avec 100 Code il se retrouve en solo à la fois derrière la caméra mais également derrière le scénario, basé sur le roman Merrick de Ken Bruen. Ce n’était pas facile de faire une série policière nouvelle d’autant plus que j’ai l’impression que l’on a déjà vu une grande partie de ce qui se fait dans le genre depuis un sacré bout de temps. J’ai l’impression au fil des années d’avoir déjà tout vu, que cela soit des séries policières ultra classiques aux influencées par les traditions scandinaves depuis Millenium. Globalement, celle-ci n’est pas mauvaise. Je dirais même qu’elle est assez agréable mais il y a aussi pas mal d’épisodes un peu plus ennuyeux que d’autres qui ne nous révèlent pas grand chose. L’idée qu’il y a derrière cette série ressemble donc à pas mal de ces thrillers scandinaves et je ne suis pas étonné de voir que cette série se déroule en Suède. Et pourtant, elle n’est pas non plus totalement pur jus dirons nous. C’est peut-être ce qui fait aussi l’originalité de 100 Code.

Tommy Conley, détective new-yorkais, est envoyé auprès de la police suédoise pour les conseiller sur une série de meurtres qui frappe Stockholm depuis près d'un an. Il doit faire équipe avec le détective Mikael Eklund, un nationaliste qui a en horreur tout ce qui touche à la culture américaine. Les deux hommes se détestent, mais doivent apprendre à travailler ensemble afin de stopper les meurtres.

Il y a donc de l’inspiration certaine mais une pointe de nouveauté qui rend le tout un poil plus attractif. Je reste cependant déçu car je m’attendais à ce que cela soit captivant du début à la fin et je suis forcé de reconnaitre qu’à certains moments cela bat un peu de l’aile. Je me demande si 12 épisodes ce n’est pas un peu trop pour cette série qui n’avait pas besoin de tant. Je suis même sûr et certain que beaucoup moins d’épisodes cela aurait été judicieux. Par moment, 100 Code me rappelle un peu The Following avec ses défauts (notamment la saison 2). C’est violent mais très léger dans la violence. La violence est donc énormément suggérée plutôt que montrée. Je me demande si l’impératif n’est pas d’être vue par le plus grand nombre alors que je suis persuadé qu’il aurait été mieux que la série puisse se permettre beaucoup plus. Surtout que le casting est bon. Cela fait plaisir de retrouver Michael Nyqvist (après l’échec de la très médiocre Zero Hour, et accessoirement la franchise Millenium) mais aussi Dominic Monaghan dont la dernière apparition remontre dans mon esprit à une petite série de Crackle : The Unknown. C’est dire. Mais l’ancien acteur de Lost ne démérite pas, apportant à son rôle de sidekick un peu funky quelque chose d’intéressant.

C’est d’ailleurs grâce à ce duo de personnage : respectivement Mikael et Tommy que 100 Code parvient à délivrer quelque chose d’intéressant. La confrontation des genres car les deux n’ont pas du tout les mêmes méthodes, les mêmes névroses et encore moins la même culture. Bien entendu, cette immersion ne dure que très peu de temps, ce qui est dommage mais les références restent présente et c’est forcément appréciable. 100 Code nous propose donc un peu plus qu’une petite enquête classique avec son lot de suspects et de protagonistes en tout genre. Ces personnages sont tous bouffés par leurs démons et c’est justement ce qu’il y a de plus efficace là dedans, dans la façon dont 100 Code parvient à montrer à quoi ressemble Stockholm d’un point de vue assez sombre. La ville est presque une sorte de personnage dans cette série, délivrant petit à petit ses secrets comme un personnage nous les dévoilerait à sa façon. Je trouve dommage que 100 Code ne nous en dévoile pas beaucoup plus alors qu’il y avait énormément de potentiel. La série préfère les scènes un peu plus contemplatives par moment, ce qui ne lui sied pas forcément. Du coup, 100 Code cherche aussi à jouer avec la confrontation de ses deux héros : tant d’un point de vue culturel comme je le disais plus haut mais aussi car il y a la notion de point de vue américain et suédois.

Ce n’est pas surprenant de voir une série aux multiples visages quand on sait que Robert Moresco est l’instigateur de Collision et l’on n’est pas surpris non plus par le côté sombre quand on voit ses précédents travaux. Bien entendu, le problème reste l’adaptation d’un roman. Ken Bruen est un auteur irlandais (comme les origines du scénariste et créateur de la série) et apparemment, 100 Code n’a pas grand chose à voir avec l’oeuvre originale. Ken Bruen est un auteur du genre noir et l’on retrouve un peu de ce genre d’éléments là dedans. Ce n’était pas facile de faire une série qui aurait pu être beaucoup plus efficace, plus passionnante, plus prenante. Mais je suis allé jusqu’au bout car il y avait tout de même des éléments suffisamment intéressants pour que l’on ait envie de voir plus loin. La série tourne autour de certains poncifs relationnels (notamment avec Mikael et Tommy) mais bon, je crois que l’on ne pouvait pas échapper à ce genre de choses ici.

Note : 6/10. En bref, une petite série policière agréable à suivre. Pas brillante comme je l’attendais pas distrayante.