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Remonter le moral 1
Y a-t-il un point positif dans n’importe quel événement ?
La question du jour : Malgré la chape de plomb qui nous est tombée sur la tête le 13/11 dernier, entrapercevez-vous quelques petits rayons de soleil, avez-vous été ému, impressionné par des éléments, je n’ose pas dire positifs mais…
JLH : Si !
D’accord
JLH : Si, si. Il y a des éléments positifs dans tout drame. Dans toute circonstance, aussi terrible soit-elle il y a des éléments positifs. Je reviens d’un mot sur ce que vous disiez au départ « est-ce que j’ai été ému ? » oui j’ai été ému par le recueillement des gens. J’ai été sur place voir dimanche matin comment tout cela s’était passé, regarder le comportement des gens. Et je me rappellerai toute ma vie d’un monsieur qui était là et qui disait « 1h avant, j’étais à cette terrasse de café, 1h avant j’étais à cette terrasse de café » et il répétait ça en boucle. Je pense qu’il ne l’oubliera jamais. Il a raconté son histoire et tout le monde était là à l’écouter. Cet homme était un revenant en quelque sorte et c’était très émouvant. Très émouvant aussi de voir tous ces gens se recueillir, ils étaient dans leurs pensées, certains étaient ailleurs, ils étaient là mais ils étaient ailleurs.
Mais il ne faut pas confondre l’humanité dont on a un grand besoin aujourd’hui et l’efficacité. L’efficacité c’est une chose dont on a aussi besoin. Et là dans les points positifs je me disais « quand même quand on a vu l’efficacité des policiers, des médecins, des brancardiers, des urgentistes, de toute cette communauté de gens qui sont là et qui interviennent pour aider pour sauver les autres. Ils en ont fait le métier, c’est souvent une vocation d’ailleurs. Je me dis « c’est tout de même un drôle de point positif d’être dans un pays qui permet ça, il n’y a pas beaucoup de pays au monde où on a un tel niveau d’équipement, un tel niveau d’efficacité dans l’intervention. Alors il y aura toujours des rabat-joie qui vous diront « oui mais il y a eu des failles dans le système ». Oui, il y a des failles dans le système mais au moins … il y a un système !
Les failles, autre aspect positif pour remonter le moral, vont finalement être comblées petit à petit. Vous savez pourquoi ? Parce que tout problème génère ses solutions. Tout problème contient en lui les germes de la solution. Et dans cette histoire absolument ignoble, dans ce qui s’est passé l’autre jour, et bien il va y avoir tellement de bouleversements à la suite de cet épisode dramatique, que c’est ça pour moi le point positif. Le point positif est dans l’humanité des gens, dans la solidarité, dans le fait de se retrouver ensemble, dans la défense de valeurs, des valeurs importantes « on ne tue pas ». Point. C’est tout, c’est une valeur. On ne tue pas.
Et puis les points positifs c’est aussi dans l’efficacité, le dispositif, les gens qui sont là, tous ces gens qui sont revenus de vacances, qui n’étaient pas en service et qui sont revenus alimenter les hôpitaux, dans le bon sens du terme, côté médecins, chirurgiens, urgentistes. Si ça n’est pas un point positif alors je ne sais pas ce qu’est un point positif.
Retenez bien que quelle que soit la situation, il y a toujours un point positif. Le tout est de le voir.
Et d’en tirer les enseignements.
JLH : Et d’en tirer les enseignements bien sûr.
Car la prochaine fois peut-être pourrons-nous nous appuyer sur des expériences vécues auxquelles nous aurons apporté des solutions.
JLH : Tout à fait. Regardez, dans un autre domaine, pour sortir de ces événements dramatiques : il y a un siècle en 1912 je crois, le Titanic a sombré. C’était pourtant ce qui se faisait de mieux sur le marché à l’époque en termes de bateaux de luxe. 1500 morts. Un siècle plus tard, le Concordia a aussi sombré. Sauf erreur de ma part il y a eu une trentaine de morts. Vous vous rendez compte comment le problème du Titanic a généré tellement d’améliorations techniques et tellement de solutions qu’on arrive un siècle plus tard à une autre catastrophe, une trentaine de morts, c’est toujours trop bien évidemment mais entre 1500 et 30 il y a quand même une sacrée marge de manœuvre.
Il ne s’agit pas bien sûr de dire que tout est beau. Je ne suis pas pour la Garder le moral à outrance : quand il pleut, il pleut ! Mais il faut considérer qu’un problème génère sa solution et les événements nous le montrent. C’est ça pour moi les points positifs : humanisme, valeurs, solidarité d’un côté, efficacité individuelle et collective de l’autre. Franchement, ça fait du bien de vivre dans un pays comme ça. En tout cas c’est mon sentiment. C’est cela garder le moral, voire ce qui est au delà ce qu’il semble.
Merci Jean-Luc. La prochaine vidéo posera la question « Je suis à fond dans cet événement et n’arrive pas à m’en sortir » Que leur conseillez-vous ?
JLH : Volontiers. La première des choses est de regarder Que retirer des évènements de Paris ? , vous pouvez même les critiquer si vous voulez, réfléchissez-y, essayez de voir les choses sous un angle peut-être inhabituel pour vous et vous allez voir que vous allez découvrir des façons de voir la vie, de voir les événements et d’y réagir.
Remonter le moral 2
Prendre de la hauteur sur les événements
Le monde entier nous l’envie…)
JLH : Qui ça ? Moi ?
Vous aussi certainement mais en l’occurrence je parlais plutôt de la Tour Eiffel…
JLH : Ah… déception ! 😉
Nous sommes tout près de ce lieu exceptionnel dont le monde entier rêve pour aborder aujourd’hui avec vous cette 5ème question qui vous a été fréquemment posée par les utilisateurs : « depuis les attentats, j’ai du mal à prendre du recul face aux événements, je suis totalement obnubilé par eux ». Que leur répondez-vous pour les aider ?
JLH : Ce matin même, un mail d’une personne qui me disait « à la maison je ne parle que de cela. Ça fait un clash avec mon mari qui n’en peut plus. Quant à mes enfants, eux au contraire sont très intéressés mais moi j’en souffre beaucoup me dit-elle. Alors je lui réponds par l’intermédiaire de cette vidéo et je vais vous proposer une approche qui est un petit peu complémentaire à toutes celles qui ont été proposées dans les précédentes vidéos. Bien sûr il s’agit de constater ce qui est. Quand il y a un drame comme celui-là ou plus largement un événement qui vous arrive dans la vie, il faut constater l’événement. Vous n’y pouvez rien, on le constate. Mais si nous sommes près de la Tour Eiffel aujourd’hui, c’est pour prendre de la hauteur tout bêtement. Qu’est-ce que ça veut dire prendre de la hauteur ? Je laisse de côté toutes les solutions à la Madame Irma, ça ne fonctionne pas…
Non et ce n’est pas votre genre en plus…
JLH : Pas trop non… Par contre prendre de la hauteur ça veut dire élargir votre vision. Qu’est-ce que ça veut dire élargir votre vision ? Imaginez, nous sommes deux ici. Il y a une situation et nous sommes deux à voir cette situation. Maintenant si nous montons derrière, à la Tour Eiffel, au 3ème étage, 350 mètres par-là, la situation sera la même mais nous verrons bien d’autres choses. Nous aurons une vue panoramique sur Paris, nous aurons une vue à 360° et pourtant la situation de base est la même. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’il y a une situation, deux perceptions et il y a autant de perceptions que de gens. Donc pour revenir aux attentats et revenir aussi à des événements qui peuvent survenir dans votre vie, la principale chose à faire est d’élargir votre vision des choses. Imaginez que vous montez sur la Tour Eiffel. Instinctivement, immédiatement ce que vous pensez de la situation, de cet horrible drame va, non pas changer, mais vous allez voir autre chose. Cela va évoluer.
Je vais prendre un autre exemple : Imaginez que vous soyez dans un bassin, dans une piscine. Il y a 50 baigneurs et vous êtes au milieu des baigneurs. Vous voyez la situation comme elle est. Vous voyez les autres baigneurs. Maintenant si vous sortez et faites le tour du bassin, la situation est toujours la même, il y a toujours 50 baigneurs mais vous voyez les choses autrement. Alors, pour sortir des dramatiques événements de l’autre jour et répondre à cette lectrice (et à toutes les autres personnes qui m’ont contacté) je dirais : « élargissez votre vision ». Regardez les télévisions étrangères si vous avez accès à ce genre de service. Regardez les journaux étrangers. Voyez des gens qui sortent de votre périmètre habituel. Ainsi vous allez élargir votre vision sur le sujet.
Autre exercice : imaginez que vous avez une mappemonde à la maison. Si vous n’en avez pas vous pouvez faire cet exercice autrement. Cette mappemonde regardez la bien et fixez avec votre doigt les endroits où se sont passés ces attentats. Alors vous me direz il y a plein d’endroits dans le monde où il y a eu des attentats. Oui mais il y a tellement d’autres endroits en quantité industrielle où il n’y a rien eu. Pointez du doigt l’endroit où se sont passés les attentats et voyez cela par rapport à l’immensité de la terre. Et si vous n’avez pas de mappemonde à la maison, personne n’est parfait, vous pouvez aussi imaginer dans votre tête que vous vous élevez, que vous quittez votre chambre, votre appartement, votre maison et vous montez, vous montez et au fur et à mesure la terre se rapetisse. Et vous remettez l’événement qui s’est produit à sa juste dimension. Entendons-nous bien, ce que je suis en train de dire, les événements ont été dramatiques, personne ne contesterait cela, c’est une évidence, mais vous avez le devoir de vivre et donc vous devez absolument sortir de ces images, vous devez absolument sortir de ces commentaires qui n’en finissent plus, vous devez absolument sortir de ce stress que vous vous imposez à vous-même car votre devoir est de vivre.
Enfin je voudrais ajouter ceci, au-delà des événements de la semaine passée : quelle que soit la tuile qui vous tombe sur le coin du museau dans la vie, rappelez-vous ceci : ce n’est pas l’événement qui vous affecte, c’est ce que vous en pensez. Pensez à tout ce qui vous est arrivé ou qui vous a fait du mal, qui vous a fait stresser, angoisser, et maintenant mettez à côté ce que vous avez pensé de cet événement. Et bien voyez-vous il y a des gens qui attendent toute une vie pour comprendre ça : ce n’est pas l’événement qui vous rend triste, ce n’est pas l’événement qui vous affecte, c’est ce que vous en pensez.
Vous perdez votre job, c’est un événement pas marrant. En lui-même cet événement est peut-être porteur de solutions mais à ce moment-là vous n’y pensez pas. Vous vous dites « je ne vais plus pouvoir payer ceci, je vais devoir faire 50 km le matin et ainsi de suite. Ce n’est donc pas l’événement lui-même qui vous affecte, c’est ce que vous en pensez.
En conclusion il n’y a pas de recettes miracle, je ne le répèterai jamais assez, mais pour sortir de tous ces événements dramatiques et passer à autre chose, pour tourner la page et pour faire que le couple de cette lectrice se re-solidifie, prenez de la hauteur, élargissez votre vision et vous verrez que le monde n’est pas si mauvais qu’on veut bien le dire, à droite ou à gauche. Et je ne fais pas de politique !
Remonter le moral de vos proches (ou de vous-même) passe par une réflexion sur les choses : je vous y invite.
Merci pour cette communication. La prochaine vidéo portera sur l’attitude à avoir face aux réactions des enfants.
JLH : Ah… c’est capital. Les enfants sont le monde de demain donc il est important de savoir leur parler.
Nous leur dédierons même deux sujets différents si vous en êtes d’accord.
Remonter le moral 3
Attentats de Paris : Comment réagir avec vos enfants ?
Nous poursuivons cette conversion avec cette question : Comment se comporter avec les enfants à la suite de ces attentats ? Quelle attitude à adopter avec eux ?
JLH : Il y a plusieurs types d’enfants, il y a plusieurs âges. Les enfants ont une maturité incroyable de nos jours et pour en avoir le cœur net j’ai réuni un groupe d’enfants de 10 ans et on a discuté à bâtons rompus, ça a duré un petit moment. J’ai posé une ou deux questions « alors qu’est ce qui se passe en ce moment à Paris ? pas top… ». Et là il y a eu des remarques complètement divergentes, des remarques pleines de bon sens et de maturité.
Il y a d’abord ceux qui disaient « à la maison on ne veut pas en parler, à chaque fois que je rentre dans le salon on me dit de partir » et puis il y a les enfants qui disent « mais je ne comprends pas, chez nous c’est pas ça, mes parents m’en ont parlé… ». Et là s’est instauré un débat entre les enfants de ce petit groupe et cela a été absolument enrichissant.
Alors, qu’est-ce que j’en ai retiré ?
- Je crois qu’il faut parler aux enfants de ce qui s’est produit.
- Leur dire la vérité. La vérité sur quoi ? La vérité sur les faits, la vérité sur le monde. Là encore il faut élargir la vision.
- Il faut les rassurer. Les rassurer pour leur dire qu’ils ont des parents, qu’il y a un Etat qui est chargé de les protéger, que certes, rien n’est parfait, le risque zéro n’existe pas mais qu’ils ne sont pas seuls au monde, qu’ils sont protégés dans ce monde-là. Et si on fait tout ça on arrive à avoir une espèce de communication, on arrive à leur faire prendre conscience des choses.
Et d’ailleurs si des enfants de 10 ans sont d’une maturité incroyable vous pouvez aussi, par exemple pour ceux qui auraient plus de difficultés, les faire dessiner. S’ils ont vu des images qu’ils n’auraient « pas dû voir », qu’ils ont du mal à absorber vous pouvez les faire dessiner. L’essentiel c’est de discuter avec eux mais alors attention : quand on a un enfant en bas âge, il ne faut pas aller au-delà des questions qu’il vous pose. Restez-en aux faits et répondez graduellement. S’il vous pose une question, ce n’est pas la peine de lui parler de géopolitique, il ne comprendra pas. Parlez-lui factuellement : les faits, rien que les faits. Et s’il va plus loin, ce qui était le cas de 2 enfants dans ce petit groupe que j’ai pris un plaisir fou à écouter, et bien dans ce cas-là vous allez vous aussi aller plus loin dans vos explications. Donc, en résumé, parlez aux enfants.
Il y en a un qui m’a dit « si tu ne m’en parles pas je vais l’apprendre par un copain et alors il m’a assis, il m’a dit « il faut nous parler juste ». Un enfant de 10 ans m’a dit « il faut nous parler juste ». J’étais un petit peu estomaqué. Ca veut dire qu’ils ont une maturité… c’est là qu’on a un peu développé le sujet et il y en a un qui m’a dit « si tu nous dis pas, je vais l’apprendre par un copain, et il m’a dit aussi « tu sais, les enfants parfois il en rajoutent ». C’est lui qui dit ça. Il a 10 ans et il me dit « les enfants parfois ils en rajoutent ». Fantastique maturité.
C’est eux qui feront le monde de demain. Vous ne voudriez tout de même pas qu’on leur cache la vérité. Il s’est passé des choses gravissimes, parlons-en. Et j’ajoute un autre point d’ailleurs : « parlons-en et transmettez-leur des valeurs ». Les valeurs « on ne tue pas », le respect de la vie, la base quoi… Et donc en discutant, en élargissant leur vision, en répondant à leurs questions mais sans aller au-delà on est déjà dans une bonne dynamique pour les enfants.
Et je retiens aussi la notion de protection, dans la cellule familiale et au niveau du pays
Oui, oui, et à ce moment-là, quelles que soient les préférences politiques des uns ou des autres, peu importe, il y a une entité, une structure, un Etat qui est chargé de protéger les Français dont nous sommes. Dire ça à vos enfants, c’est déjà les rassurer. Si, en plus, dans la cellule familiale, ils sont aussi rassurés, alors tout est permis, l’espoir est permis en tout cas.
Remonter le moral : Accès aux vidéos sur les evènements de Paris
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