Le gouvernement chinois cherche à moderniser et automatiser ses usines, quitte à faire perdre à des millions d’ouvriers leur emploi.
Après le Royaume-Uni, c’est la Chine qui pourrait remplacer des millions de salariés par des robots dans un futur proche. Une différence, mais de taille : cela découle d’une volonté gouvernementale pour la République populaire. En effet, le gouvernement chinois prévoit d’automatiser le travail aujourd’hui effectué par des millions de personnes. L’idée est de réformer l’économie du pays tout en respectant les objectifs ambitieux de production : doubler les revenues per capita d’ici à 2020 par rapport aux niveaux de 2016 avec au minimum 6,5% de croissance annuelle.
La présence du vice-président de la République populaire de Chine lors de la première conférence majeure sur la robotique qui s’est récemment tenue à Pékin est un premier signe de l’importance accordée à ce domaine par les autorités. A cette occasion, ce dernier a également confirmé que la robotique sera une priorité pour l’économie du pays dans les années à venir.
Le nombre de robots par travailleur en Chine est plus faible que dans beaucoup de pays développés : il y existe un potentiel de croissance. La vente de robots industriels en Chine augmente largement, cette hausse a été de 56% en 2014. L'empire du milieu est aussi devenu le plus grand importateur mondial de robots en 2013 et la fédération internationale de la robotique, un groupe industriel, estime que plus d’un tiers de tous les robots industriels installés dans le monde d’ici à 2018, le seront en Chine.
Le légendaire bas coût de la main-d’oeuvre chinoise ne suffira pas à épargner le travail des ouvriers. Si davantage de robots sont déployés dans les usines, cela augmentera l’efficacité et coûtera leur place à certains travailleurs. Cette situation s’est déjà produite par le passé mais la tendance risque de s’accélérer considérablement. Les employés qui resteront, en revanche, auront une expertise technique qui leur permettra de travailler avec ces robots. Un défi pour la Chine qui cherche à rééquilibrer son économie en accordant une plus grande place à la consommation intérieure.