Cette étude de l’Université de Missouri-Columbia rappelle que si la consommation excessive d’alcool est déjà un problème mondial de santé publique, y ajouter le binge drinking finit d’achever le foie avec des dommages désastreux, bien plus importants qu’on ne le pensait. Avec à la clé, la stéatose alcoolique mais aussi la cirrhose graisseuse et le diabète, la maladie cardio-vasculaire et certaines formes de cancer…
Le binge drinking est presque devenu une pratique courante, chez les jeunes et les moins jeunes : Aux seuls Etats-Unis, environ un adulte sur 6 » binge » environ 4 fois par mois (Source CDC). Cette nouvelle montre que combiné à une consommation chronique d’alcool, les dommages au foie sont irréparables.
Le binge drinking est la cause la plus fréquente de lésions du foie dans la maladie chronique du foie, chez les sujets qui consomment de l’alcool de manière régulière : la pratique provoque d’importants dépôts de gras dans le foie qui nuisent finalement au fonctionnement normal de l’organe. Ici, l’équipe du Pr Shivendra Shukla, professeur de pharmacologie et de physiologie a cherché à comprendre le mécanisme qui provoque ces dommages et l’étendue du préjudice. Sa recherche a donc porté, chez la souris, sur les différentes formes d’abus d’alcool et les conséquences de ces comportements. Durant 4 semaines, des souris ont donc reçu de l’alcool soit de manière chronique, soit ponctuellement en grande quantité, soit les deux. L’équipe constate que,
· les souris doublement exposées présentent les niveaux les plus importants de dommages au foie,
· elles présentent aussi des dépôts de gras dans le foie environ 13 fois plus élevés que le groupe de contrôle (privé d’alcool).
· la consommation d’alcool chronique seule ou des épisodes de consommation aiguë entraînent des dommages modérés par rapport au groupe témoin non exposé à l’alcool.
L’accumulation de graisse est très amplifiée en cas de double exposition chronique et aiguë : Des changements métaboliques dans le foie non seulement induisent cette accumulation significative de dépôts de » foie gras « , mais aussi une hausse de stress sur l’organe tout en diminuant sa capacité à se protéger.
D’autres conséquences néfastes son aussi observées comme une réponse inflammatoire dans le foie et d’autres organes du corps. Ces organes se mettent à fonctionnent à un niveau inférieur de leur capacité normale, puis toute une série de processus physiologiques sont affectés. D’où d’autres problèmes de santé tels que le diabète, la maladie cardio-vasculaire et certaines formes de cancer.
Source: Biomolecules 20 November 2015doi:10.3390/biom5043280 In Vivo Acute on Chronic Ethanol Effects in Liver: A Mouse Model Exhibiting Exacerbated Injury, Altered Metabolic and Epigenetic Responses
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