T’es racé ou terrassé ?

Publié le 18 décembre 2015 par Réverbères
FMG©2015 
Voir, un 17 décembre, à Paris et à 22 heures, des quidams comme vous et moi prendre gentiment un verre sur une terrasse, non chauffée, c’est à la fois merveilleux et effrayant.
Ce temps clément fait partie de ces petits bonheurs qu’il vaut mieux prendre plutôt que de les laisser s’envoler. Alors, prenons. De plus, par les temps qui courent, prendre un verre en terrasse à Paris, c’est aussi un acte de résistance. Et ça, ce n’est pas rien.
Le 17 décembre, ce n’est pas n’importe quelle date pour moi. Il y a 32 ans – ou était-ce il y a 33 ans ? –, il faisait froid, mais le soleil était de la partie pour m’accompagner dans le lancement de la plus belle aventure qui soit : celle de l’amour ! Aujourd’hui, pour des raisons scientifiques, je ne peux même pas fêter ça avec la proximité qui s’impose dans ces cas-là. Qu’à cela ne tienne : cela ne saurait tarder !
Mais en attendant, pour d’autres raisons scientifiques, il y a de quoi s’alarmer de la situation que nous vivons. Même si c’est agréable, ces températures exceptionnelles, alliées à un soleil lumineux et une nuit chaleureuse, ne présagent rien de bon. On peut penser, bien entendu, que nos pays occidentaux du Nord s’en sortiront. Quoique. Mais, malgré l’accord positif de la COP21, que deviendra notre Terre dans les années qui viennent ? Combien de victimes climatiques y aura-t-il, noyées par des inondations ou des typhons, écrasées par des avalanches, assoiffées par des sécheresses inéluctables, asphyxiées par les particules… ?
La terrasse que j’ai photographiée ce soir était non chauffée. Et je ne retiens que le plaisir de ces personnes qui célébraient la vie et ses plaisirs. J’en ai vu d’autres qui puisaient leur énergie non seulement dans cette joie d’être ensemble, mais aussi dans des bonbonnes de gaz qui réchauffaient ce qui n’a pas besoin de l’être. Il est possible que pour les tenanciers – que dis-je, pour les actionnaires – ces bonbonnes permettent quelque profit supplémentaire. Pour eux. Pas pour la planète. Pas pour nous.