Mille jours en Toscane - Marlena de Blasi...
"Depuis notre premier soir à san casciano, le bar du village est devenu une véritable annexe de notre maison. Les habitués nous ont adoptés et s'ingénient à nous faciliter la vie. Il y a un téléphone au mur et quand je parle à mes enfants, à mon agent à New York ou à mes éditeurs en Californie, tout le monde se tait en imaginant que je discute avec le président des Etats Unis. Le Centrale est notre bureau, notre PC, notre refuge. Je commence à comprendre pourquoi certains Italiens, avant de choisir un appartement, vérifient si le bar le plus proche leur conviendra..."Après un double coup de foudre dans un bar de Venise et un mariage romantique à l'église du Lido, Marlena, dynamique critique gastronomique américaine, et Fernando, son Vénitien de mari de s'installer en Toscane. A San Casciano, à peine deux cent cinquante habitants. On s'échange des recettes de cuisine, on fait ensemble les vendanges, la récolte des châtaignes, la cueillette des olives, la chasse aux cèpes et aux truffes. Et Marlena, avec un enthousiasme communicatif, nous fait aussi participer à toutes les fêtes locales dans des pages pleines de saveurs, d'odeurs et de couleurs. Marlena de Blasi est chef de cuisine et journaliste.
Extrait :"Certains pensent parfois que, pour changer de vie, il suffit de changer d'adresse, de lieu géographique. Mais il ne s'agit alors que d'un "transfert". Et dès qu'ils regardent autour d'eux, ils s'aperçoivent que ce qu'ils pensaient avoir laissé derrière eux les a en fait suivis. Nous, nous ne voulons pas cela. L'idée, c'est d'abord de reprendre des forces, de tout remettre en ordre, de ne pas reproduire exactement ce qui a été. Nous allons de pièce en pièce, montons et redescendons l'escalier. Fernando dit que c'est vraiment très vaste et j’acquiesce, en précisant qu'il faudrait quand même un bon coup de peinture ici et là, quelques tissus joliment drapés, trois ou quatre beaux meubles anciens.... Fernando, qui connait ma passion pour la décoration, est aussitôt en alerte. Il n'a pas oublié que, quelques jours à peine après mon arrivée à Venise, il a quitté un matin son petit appartement poussiéreux et en désordre, pour rentrer le soir, après son travail, dans l'antre d'un pacha, avec du brocart blanc tendu partout, l'odeur de bougie à la cannelle chassant celle de vingt ans de fumée de cigarettes"... A lire aussi : Mille jours à Venise et Un Palais à Orviéto...