Phénomène bien connu dans le développement d'une entreprise : crise lors du passage de la phase lancement (petite équipe), à la phase gestion (entreprise structurée, qui tire le maximum de son avantage concurrentiel). Moment critique que peu d'entreprises réussissent. Ce qui est moins connu, c'est qu'elle peut s'accompagner d'un comportement suicidaire.
Cela semble se passer ainsi. Lorsque l'entreprise commence à connaître ses premières difficultés, réflexe humain, le dirigeant cherche un coupable. Il devient impossible pour son personnel. Ce qui, indirectement, ruine ses affaires. Il fait un diagnostic faux : il est un créateur, pas un manager, il ne comprend pas que lorsque son entreprise atteint une certaine taille, il doit trouver une compétence qu'il n'a pas.
Peut-être perçoit-il que c'est lui le problème. Mais, il ne veut pas se l'avouer. Question d'amour propre. Après tout, en France, le manager (le haut fonctionnaire inspecteur des finances) est mieux vu que le créateur (parvenu peu honnête et sans éducation).
Quelque psychologue aurait-il étudié ce phénomène ?
(Je me demande aussi si on ne le voit pas ailleurs. Par exemple, les problèmes de l'Allemagne sont venus de l'intégration de l'Allemagne de l'Est. Or, au lieu de traiter la cause, elle a attaqué les conséquences. Non seulement elle s'en est pris au modèle social issu de Bismarck, mais aussi à sa capacité d'investissement industriel, qui est le cœur de son succès économique. Et s'il en était de même de la crise actuelle ? Erreur de diagnostic suivie d'une auto-destruction ?)