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Publié le 10 juin 2008 par Untel
C’est le cadeau d’un bon pote. Mon libraire m’a dit qu’il en avait entendu du bien. Le livre d’un auteur mexicain. Il doit être pas mal, ce bouquin, Untel l’a bien aimé et les Mexicains n’ont sûrement pas le temps, contrairement à nous autres, d’écrire pour ne rien dire et, il y a sûrement tellement d’auteurs à traduire, pourquoi choisir les mauvais ? En plus, si je ne m’abuse, un camarade a parlé de ce type il y a quelques temps, pour un autre bouquin. C’est vrai que l’intrigue, pleine de membres du FMI, d’hommes d’affaires russes et américains etc. me faisait un peu peur, ce qui explique que ses 500 pages attendaient jusqu’aujourd’hui sur la pile d’attente, depuis un moment. Mais je ne me méfiais pas assez. Je m’en suis rendu compte en tombant là-dessus : « Enfin, Jennifer se laisse tomber sur un des fauteuils de la salle de séjour, meubles lisses de couleur pourpre qui ont dû coûter une fortune à Jack, et elle contemple le vide qui se déploie devant ses yeux. De cet observatoire de Park Avenue, au vingtième étage, le monde ne ressemble pas à un champ de bataille, il n’y a ni tanks dans les rues ni cadavres en décomposition sur les trottoirs, il n’y a pas de mines dans les dépotoirs et l’on n’entend pas vrombir l’artillerie ni exploser la dynamite. Mais la guerre est là, de toutes parts, même si nulle ne la perçoit. » Est-ce parce que la dame s’appelle Jennifer, ou que son mec s’appelle Jack ? Le fait que deux pages plus loin je me retrouve face à : « Elle se coiffe comme tous les matins, lisse ses longues mèches blondes, se frotte les yeux et se lave encore une fois les mains. Elle finit par constater, épouvantée, qu’une nouvelle ride est apparue aux commissures de ses lèvres. » (je souligne) a dû appuyer sur la balance du jugement. Un piège. Je ne voudrais pas que tu tombes dedans, je tiens à te prévenir. Ce genre de bouquins où on t’explique tout, où tout se tient, où on t’apprend une histoire plutôt qu’on te la raconte, le genre d’écrivain qui fait comme si on n’était pas là, il fait son petit rapport sur son petit monde, il décrit tout bien, les personnages, leur histoire, tout est plein il n’y a pas de place pour toi, pour respirer un peu. Est-ce que c’est mal traduit ? C’est sûr qu’entendre vrombir l’artillerie c’est pas terrible mais ce n’est pas tout pas vrai, on est quand même dans la pacotille grand style, ça sent pas l’ironie. Tu me soupçonne d’avoir pris un passage particulièrement niais ? Tu crois que je suis de mauvais poil ?
N’achète pas Le temps des cendres, de Jorge Volpi, et ne m’offre pas de bouquin pour mon anniversaire. Vite une note sur les vertus pédagogiques des films de kung-fu, ou un truc dans le genre.

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