Cette étude de l’Ohio State University rappelle qu’à chaque âge de la femme correspond une étape » normale » de la vie. Car dans la vie d’une femme, les principaux événements liés à la reproduction sont associés à des changements physiologiques et hormonaux importants. On sait que ces facteurs influent sur la santé à long terme. Ces nouvelles données, présentées dans le Journal of Health and Social Behavior révèle un nouveau lien : la santé à la quarantaine dépend aussi de l’âge du premier enfant. Mais aussi de l’histoire conjugale.
L’analyse des facteurs de » reproduction » chez les femmes, comme l’âge de la puberté, des grossesses, l’allaitement maternel et l’utilisation de contraceptifs oraux sur la santé, ou les maladies est complexe, car finalement, tous ces facteurs sont intimement liés. Ici,
les chercheurs constatent que les femmes qui ont eu leur premier enfant au cours de la vingtaine ne présentent pas, finalement une meilleure santé au milieu de la vie que celles qui ont eu leur premier enfant encore adolescentes.
Les chercheurs ont en effet évalué les effets néfastes possibles d’une grossesse à l’adolescence et s’il reste pour de multiples raisons, préférable d’attendre, en ce qui concerne la santé de la mère plus tard dans la vie, avoir un premier enfant jeune n’a pas de conséquence significative: L’étude a analysé les données de 3.348 femmes participant à la cohorte National Longitudinal Survey of Youth, interrogées tous les 1 ou 2 ans, sur un suivi de 30 ans. Toutes ces participantes avaient eu leur premier enfant entre 15 et 35 ans. Leur santé a été autoévaluée à l’âge de 40 ans, sur une échelle allant de médiocre à excellent. Les chercheurs ont ensuite comparé les données femmes qui avaient eu leur premier enfant à l’adolescence (15-19 ans), au cours de l’âge adulte précoce (20-24 ans) puis plus âgées (25-35 ans). L’analyse montre que,
· les femmes ayant eu leur premier enfant entre 25 et 35 ans ont tendance à déclarer une meilleure santé à 40 ans que les deux groupes ayant eu leur premier enfant plus jeunes.
· L’absence de différence significative en matière de santé à la quarantaine entre les femmes ayant eu leur premier enfant à l’adolescence vs entre 20 et 24 ans.
· les femmes qui ont un bébé seule, hors mariage seront en meilleure santé si elles se marient.
ØMais ce n’est pas le cas des femmes noires. Un résultat qui ne semble pas » plaire » aux auteurs, qui suggèrent que les politiques publiques encourageant le mariage parmi les mères célibataires peuvent avoir des conséquences mitigées.
L’âge » idéal » du premier enfant, au regard de la santé plus tard dans la vie, se situe donc entre 25 et 35 ans. Le statut marital peut avoir diverses influences aussi. En ce qui concerne le cas particulier, ici évoqué des femmes afro-américaines, d’autres recherches suggèrent que de nombreuses mères célibataires noires ont plus de difficultés à se marier avec un homme à bon » profil socio-économique. Et, chez ce groupe de femmes, le mariage peut, parfois, être plus compliqué, pour ces raisons économiques : » Cela peut conduire à du stress et des conflits dans le mariage, ce qui entraîne une moins bonne santé pour ces femmes « .
Aux États-Unis, ces résultats ont des implications, alors qu’environ un tiers de toutes les premières naissances surviennent dans le groupe des 20 à 24 ans et que la plupart de ces naissances sont de mères célibataires.
Source: Journal of Health and Social Behavior Dec, 2015 doi: 10.1177/0022146515609903 First-birth Timing, Marital History, and Women’s Health at Midlife
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