Quand on est ado, incomprise par ses parents, y'a des moments, on a envie de tout foutre en l'air. Alors quand en plus on tombe amoureuse d'un plus âgé, d'un qui en marre aussi, d'un qui veut tout foutre en l'air, y'a de quoi franchir le pas.
Dans ce court récit qui tient en haleine, crispe les boyaux du lecteur, l'emmène dans une course folle entre raison et désespoir, Antoine Dole signe un très beau texte. Découvert avec A copier cent fois dans le même style, l'auteur réussit parfaitement dans cet exercice. Dés la première page, le lecteur est dans la tête de la jeune fille. Un peu paumé, arrivé au milieu de cris, d'un échange violent avec les parents de la narratrice, le lecteur se voit projeter dans son monde. Il court avec elle jusqu'à l'homme qui l'attend...qui l'attend pour le faire...
Par des phrases courtes mettant en avant la violence ressentie chez les ados, le fait qu'ils peuvent rapidement perdre pied, ne plus avoir confiance en la vie, en l'avenir, l'auteur nous lie à cette génération. J'ai couru avec la narratrice, derrière elle, même. Dans la pénombre j'ai tendu ma main. Je me suis projetée en elle, en sa mère aussi. Je me suis pris une claque d'adolescence et de mal-être. Les toutes dernières pages renversent un peu tant la notion de temps n'est pas la même que dans les 3/4 du texte. Est ce que cela m'a gênée ? non. C'est une remarque que je me suis faite en les lisant mais je crois que bousculer le lecteur aussi de cette manière ajoute du charme à ce texte. Vous l'aurez compris, c'est un court roman à faire circuler chez les ados car j'imagine à quel point il peut leur parler, voire en aider certains.
Une chouette lecture achetée sur le salon du livre de Montreuil, que je partage aujourd'hui avec Saxaoul.
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