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La nomination par décret présidentiel lundi de deux nouveaux juges à la Cour Suprême, réduite à trois membres donc incapable de fonctionner normalement, a lancé un véritable débat démocratique en Argentine (voir mon article d'hier sur le sujet) et la presse a changé de mode de fonctionnement : elle rend compte de manière plutôt équilibré du caractère contradictoire du débat. Il y a longtemps que cela n'était plus arrivé. Seul Clarín aurait encore du mal à refléter cet aspect des choses : le quotidien se contente d'un seul son de cloche, celui qui convient à son actionnariat.
Jugez-en par vous-même à travers les deux unes, celle de Página/12, qui s'inscrit dans l'actuelle opposition, sans avoir pour autant abandonné l'humour qui est comme sa signature, et celle de La Nación, qui s'inscrit dans l'actuelle majorité.
On pourrait traduire le gros titre comme
"En voilà un qui se tire dans le pied"
en manchette en haut,
la querelle intentée par Charly García (à gauche) au Gouvernement de Macri
Sur cette querelle, voir mon article de ce jour
Pour aller plus loin : Dans Página/12 : l'article de une l'article sur la réaction positive de Ricardo Lorenzetti, Président de la Cour Suprême, à l'occasion du départ du juge nonagénaire Carlos Fayt l'article sur la rencontre à la Procuradoria General de la Nación où Estela de Carlotto, présidente de l'association Abuelas de Plaza de Mayo, et Raúl Zaffaroni, ex-juge à la Cour Suprême et actuel membre de la Cour Inter-américaine des Droits de l'Homme, se sont prononcés contre les positions de Mauricio Macri
Dans Clarín, le plus discret sur la question : lire l'article sur la position de Ernesto Sanz, le responsable radical (UCR) qui avait fait alliance électorale avec Mauricio Macri dans le programme de Cambiemos : il ne voit pas où est le mal. Au lendemain du second tour, Sanz a annoncé son retrait de la vie politique, ce qui a considérablement retardé la composition du Gouvernement. Cette décision surprise a provoqué beaucoup d'interrogations dans l'opinion publique : que cache un retrait juste après une victoire électorale ?
Dans La Nación : lire l'analyse de ce premier désaccord au sein même de la majorité lire l'article sur les réactions dans les rangs des sénateurs, avec la colère des kirchneristes et le malaise dans les travées du PRO lire l'éditorialiste de Joaquín Morales Solá, qui s'était ces dernières années spécialisé dans la critique très acerbe contre Cristina et son camp. Il titre ce matin : "Macri, un pragmatisme téméraire".
Dans La Prensa, le journal qui consacre la plus grande partie de son site Web à cette question ce matin : lire l'entrefilet sur les justifications données par le ministre de la Justice lire l'entrefilet sur le soutien de Ernesto Sanz lire l'entrefilet sur la critique mesurée de Julio Cobos, un radical mendocin qui fut il y a huit ans le vice-président dissident de Cristina Kirchner lire l'entrefilet sur les déclarations enthousiastes de Ricardo Lorenzetti à l'occasion de la réception de départ de Carlos Fayt.