Tout commence par un récit gentillet sur le quotidien d'une vieille dame et on se demande où l'auteure suédoise nous emmène. Mais, petit à petit, le lecteur découvre qu'Eva fut une fillette machiavélique, qui se venge méthodiquement de tous ceux qui l'ont un jour humiliée. J'ai d'ailleurs été étonnée par l'alternance entre les moments très calmes, voire banals, que nous décrit Maria Ernestam et les soudaines accélérations, allant toujours plus loin dans l'horreur.
Maria Ernestam réussit par sa belle écriture et son style original à nous faire apprécier son personnage principal, pour lequel j'ai pu ressentir une certaine empathie mais qui avait aussi tendance à me crisper par ses agissements extrêmes. Je pense que si le but de l'auteure était de mettre le lecteur mal à l'aise, l'objectif est largement atteint.
Mes seuls reproches concernent les quelques longueurs et nombreuses tergiversations inutiles qui émaillent Les oreilles de Buster et qui m'ont ennuyées.
Au final, je dirais que l'histoire ne m'a que très moyennement plu tant elle me laisse une impression dérangeante de malaise. Mais le style de Maria Ernestam et les surprises disséminées dans le récit en font un roman étonnant et marquant. Je vous invite à découvrir les premières pages (pdf).
Les oreilles de Buster - Maria Ernestam - Gaïa Editions - 2011