C'est un petit livre que j'ai reçu il y a quelque temps par la poste. Je me suis méfié de son titre. Et le livre a traîné. Comme un bohémien. Et puis je l'ai regardé, je l'ai feuilleté, j'ai lu. Il y avait, à l'entrée, Jean Giono, Édouard Glissant et Patrick Chamoiseau. Un peu plus loin, Flaubert se moque des bourgeois haineux. Et puis on annonçait Apollinaire, Aragon, Baudelaire, Éluard, Ferrat et Rimbaud. J'ai continué la lecture. Les paysages défilaient, les chants résonnaient, et puis vint le temps des départs.
Pose tes lèvres sur la terre
ne t'agenouille pas
étendu comme dressé
tout le corps
bras ouverts et paumes en caresse
pose tes lèvres
face contre terre
prends son goût
sur ta langue
terres d'ici terres d'ailleurs
brunes et rouges ocres grises aussi
et chante
" je ne possède rien /
que l'espace de terre /
de mon pas de mon corps /
allongé sur la terre /
le temps de mon pas /
je ne possède rien /
que la langue qu'elle me donne /
sa couleur ma maison /
est ailleurs en avant toujours "