D'habitude, je suis super fan de Pamuk. J'attendais avec impatience de lire cet ouvrage (récompensé par un prix Médicis). Et j'en sors un peu déçue.
Le thème est celui d'un poète turc, de retour d'un exil en Allemagne. Notre héros, Ka, se rend à Kars, une petite ville turque, bientôt bloquée par la neige, pour y enquêter sur une vague de suicide. En réalité, il a surtout envie de retrouver Ipek, une jeune femme dont il était amoureux dans sa jeunesse. Il la découvre aussi fascinante qu'à l'origine. Il voit surtout les choses dégénérer dans la ville, entre les jeunes filles qui se suicident pour des questions de voile, les luttes politiques ou religieuses (avec un petit coup d'état)... Bien qu'indifférent à tout ce qui se passe, Ka est un pont entre les gens. Il sert d'intermédiaire et d'ambassadeur entre les multiples camps. Il reste surtout concentré sur Ipek, ce qui fait que le lecteur ne suit pas toujours le cheminement des différents partis, à l'égal du poète. L'autre source d'étonnement, ce sont ses poèmes qui viennent tous seuls. D'habitude, il travaille beaucoup sur ses poèmes mais là... ils surgissent et s'oublient aussi vite que surgis. Il faut donc les noter avant qu'ils ne se perdent.
Ce roman, raconté par un narrateur extérieur, qui cherche les poèmes de Ka est assez curieux. Pour moi, il manque un peu d'âme malgré la mise en place d'un huis-clos un peu oppressant. La structure narrative, comme toujours chez Pamuk, est hyper intéressante mais le fond m'a laissée indifférente.