Deux forces antagonistes qui ne sont pas nées d'hier et qui ne mourront pas demain même si elles sont toujours au bord de l'agonie.
Le combat est frontal entre deux frontistes qui persistent. Deux fronts qui s'affrontent. Le premier est exhibitionniste et le second inhibé et conformiste.
Leur nom ne nous a pas échappé : le front national d'un côté et le front républicain de l'autre.
Et si le premier a toujours été homogène, le second ne le sera jamais : il est hétérogène, peut-être parce qu'il a un tout autre problème avec les gènes : à vouloir tout intégrer, il court à tout instant le risque de se désintégrer.
Nous avons du mal avec les deux : du mal à distinguer dans leurs yeux, les pupilles des brindilles de cette nation dite française.
Patrie pour les uns, matrice pour les autres.
Et si les premiers veulent se substituer à leur père, après l'avoir tué ; les seconds n'en ont jamais entendu parler : c'est une génération spontanée.
Pour mieux les identifier, c'est leur nom qu'il faudrait modifier, requalifier.
Pour l'un certains n'hésitent pas à parler de front populiste.
Pour l'autre, d'autres n'hésitent pas à parler de front populaire.
Cette distinction est cohérente mais peut-être pas pertinente puisqu'elle ne les distingue pas vraiment.
Elle les confond allègrement en montrant deux visages qui n'en font qu'un : double face de Janus qui en dit long sur l'ambivalence de toute politique avec toujours deux valeurs qui reviennent au même : le conflit pour le conflit, la guerre pour la guerre, le pouvoir pour le pouvoir.
Un serpent qui se mord la queue et quand la boucle est bouclée, il se prend pour Dieu.
Les élections d'hier n'ont rien fait d'autre que nous rappeler notre déréliction, notre abandon, notre franc désarroi : le peuple ne peut plus s'accrocher à quoi que ce soit...
Il est définitivement aux abois...
Qu'il soit manipulé, soit !
Mais de là à ignorer les mains qui le manipulent, il n'y a qu'un pas et il vient d'être franchi avec cet atermoiement déclaré entre front populiste et front populaire.
Le problème c'est que les deux prétendent être populaires alors que les deux sont populistes. Chez les deux, le peuple réel est absent, manquant, inexistant. Et à chaque fois que ces deux fronts se feront face, c'est le peuple qui perdra la face...
Tous ses représentants se sont avérés ou révélés indignes.
C'est un signe pour nous signifier qu'il va falloir changer notre vision de la représentation... qu'il va falloir nous présenter nous-mêmes au lieu de nous faire représenter.
Mais nous n'y parviendrons sans doute jamais, parce que nous avons affaire à un plafond de verre... on croit qu'on peut voler toujours plus haut mais on tombe toujours plus bas ! Aussi bas que nos plus bas instincts.
Nos ailes et notre zèle ne suffiront pas
Il va falloir trouver autre chose pour atteindre le ciel !