Un test sanguin capable de prédire le risque d’arthrite (ou précisément de polyarthrite rhumatoïde- PR) et même jusqu’à 16 ans avant les premiers symptômes, c’est ce que nous proposent ces chercheurs de l’Université d’Oxford. A la base, la découverte d’un marqueur, la protéine ténascine-C, et la possibilité de détecter "ses" anticorps des années avant le développement des rhumatismes.
Lorsque l’inflammation se développe dans le corps, certaines protéines sont modifiées via un processus dit de » citrullination « . Ces protéines modifiées peuvent déclencher une réponse immunitaire de l’organisme, qui se » retourne contre lui » (réaction auto-immune) et attaque notamment les articulations, ce qui entraîne la polyarthrite rhumatoïde. C’est pourquoi les tests à base d’anticorps anti-protéines citrullinées sont déjà utilisés pour diagnostiquer la maladie. Alors que les tests de détection de protéines individuelles ont généralement une sensibilité faible, un test plus général de détection des anticorps antipeptides citriques citrullinés ou anti-CCP permet d’identifier 50 à 70% des cas de PR.
La ténascine-C se trouve à des niveaux élevés dans les articulations des patients atteints de PR. Les chercheurs ont donc regardé si la protéine était citrullinée et si, dans ce cas, elle constituait une cible pour les auto-anticorps dans la PR. Cela signifierait que la protéine pourrait être un bon marqueur de la maladie et la base d’un nouveau test qui détecte les anticorps qui reconnaissent la protéine ténascine-C. Testé sur plus de 2.000 patients, ce test permet de diagnostiquer la maladie dans environ 50% des cas, dont des cas non identifiés par le CCP. Son taux de faux positifs est très faible sa spécificité atteint 98%.
Il détecte la PR jusqu’à 16 ans avant les premiers symptômes : appliqué à des échantillons prélevés sur des personnes bien avant le développement de leur arthrite, le test repère les anticorps anti-ténascine-C jusqu’à 16 ans avant les premiers symptômes. Les chercheurs estiment qu’en moyenne, les anticorps pourraient être détectés au moins 7 ans avant l’apparition de la maladie. L’équipe suggère d’utiliser ce nouveau test en complément du la précision du dosage » anti-CCP » afin de repérer la maladie le plus tôt possible et de pouvoir suivre les patients même avant le début de la maladie.
Cette détection précoce est la clé parce que un traitement précoce est bien plus efficace à gérer cette affection douloureuse et invalidante.
Source: Annals of Rheumatic Diseases Dec, 2015 doi:10.1136/annrheumdis-2015-208495 Identification of an immunodominant peptide from citrullinated tenascin-C as a major target for autoantibodies in rheumatoid arthritis
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