Critiques Séries : Reign. Saison 3. Episodes 1 et 2.

Publié le 14 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Reign // Saison 3. Episodes 1 et 2. Three Queens, Two Tigers / Betrothed.


Le large casting de Reign a souvent joué à l’avantage de la série. Sauf quand elle ne fait rien de bien neuf ou bien qu’elle donne l’impression d’en mettre un peu trop et c’est ce que le premier épisode de la saison a fait. Il y a énormément de choses à assimiler d’un coup, quitte même à perdre complètement le téléspectateur qui n’a qu’une seule envie : fuir. Non pas que l’épisode soit mauvais mais l’envie de fuir va de pair avec les problèmes que connaissent Reign cette année. Elle veut introduire trop de nouveaux enjeux, trop de nouveaux personnages et tout cela ne fait que lui échapper. La série a au moins le mérite de nous offrir quelques bons twists dans la pure tradition du terme, à quoi la série a pu nous habituer ces derniers temps. Trois reines ce n’est pas un peu trop ? C’est la grande question que l’épisode cherche plus ou moins à poser, se concentrant sur tout un tas de choses différentes sans parvenir à être aussi efficace que prévu. Le problème c’est que la série semble vouloir à tout prix être plus efficace et plus passionnante que la saison précédente qui était tout de même sacrément décevante. Sauf que dans ses diverses tentatives, j’ai eu l’impression que la série ne savait plus trop sur quelle idée jouer, comme si l’on enchaînait les moments sans qu’il n’y ait de véritable besoin à quoi que ce soit à attendre derrière.

La série examine le pouvoir sous différentes fortes dans ce premier épisode, tout en mettant en scène la politique sous trois points de vue différents. Sauf que l’on a l’impression qu’un seulement 45 minutes, l’épisode a voulu nous faire avaler une saison entière de mise en place. L’an dernier, Reign prenait son temps pour faire les choses et ce n’était pas si mal que ça. Maintenant, elle ne fait pas les choses de la meilleure des façons et mes attentes, pas forcément très grandes, ne sont même pas atteintes. La saison 3 promet d’être un grand huit, sans temps morts et ces deux épisodes n’ont pas vraiment de temps morts. C’est juste que toutes ces histoires ne sont pas forcément intéressantes et que l’ensemble n’est pas toujours préféré avec l’intérêt que cela devrait probablement avoir au premier abord. Afin de ne pas perdre des téléspectateurs et démontrer que Reign a encore des choses à faire, la série veut donc nous plonger au milieu d’une dizaine d’intrigues différentes et c’est probablement ce qu’il y a de plus problématique ici. C’est un peu du gâchis de voir la série tout accélérer d’un coup, quitte même à bâcler les sujets et ne pas aller totalement en profondeur. Laurie McCarthy, la showrunner de la série, a écrit le tout premier épisode et Megan Follows est de son côté parfaite. Elle apporte ici quelque chose de moins adolescent et de finalement beaucoup plus intéressant, surtout très nuancé par rapport à ce qu’elle a déjà pu faire par le passé.

Mary et Francis qui se réconcilient c’est sympathique, surtout par rapport à la façon dont Reign cherche à les rassembler. Catherine est de retour pour le meilleur (et c’est d’ailleurs elle qui tire les deux épisodes vers le haut), sans parler des autres personnages comme Lola, Narcisse ou encore Bash. D’ailleurs, ce que j’ai un peu de mal à cerner avec Bash c’est le besoin que la série semble avoir de lui refiler les intrigues les moins intéressantes et les plus surnaturelles. C’est loin d’être aussi efficace que cela ne devrait l’être et c’est là que Reign nous offre quelque chose d’un peu problématique. Bash n’a pas d’existence dans l’Histoire et la série tente de lui donner une légitimité surnaturelle afin de démontrer qu’il n’est pas inutile dans la série. Je suis un peu plus septique sur ce sujet tout de même. Avec le second épisode, « Betrothed », je dois avouer que je ne sais pas trop où est ce que cette saison se dirige mais elle semble le faire à sa façon. La série est en train de passer d’intrigues en intrigues avec une telle vigueur que j’ai un peu de mal à me dire qu’ils vont pouvoir arriver au bout de la saison sans nous ennuyer. Car ce serait étonnant qu’ils parviennent à nous offrir que des épisodes intéressants après avoir brûlé autant d’idées en seulement deux épisodes. Pour ne pas en faire grand chose finalement car le développement des personnages et de l’univers manque cruellement de surprises.

L’avantage de cet épisode est au moins d’avoir le mérite de ne pas être complètement raté et de parvenir à raconter quelque chose mais c’est toujours un problème que les meilleures idées sont éjectées de façon aussi rapide que c’est fait actuellement. Prenons l’exemple de Charles. Reign aurait pu créer une vraie intrigue, longue et efficace, mais c’est tout le contraire qu’elle nous délivre, quelque chose d’un peu simpliste et pas vraiment brillant. Heureusement que Mary est là, mais surtout Catherine. Cette dernière apporte tellement de choses intéressantes à l’univers de Reign mine de rien. Catherine a raison (ou en tout cas en partie) car si elle a pu être dans le faux à certains moments, elle a toujours fait ce qu’il fallait pour protéger sa famille et payer le prix fort derrière. La scène dans laquelle Francis lui dit qu’il est en train de mourir est intéressante par exemple et rappelle encore une fois que l’histoire rattrape souvent les personnages. Et Elizabeth ? Pourquoi pas mais le personnage n’a rien à offrir non plus. Heureusement que la série sait utiliser des personnages comme Catherine pour rythmer un peu plus la série et son univers car parfois, j’ai l’impression que le reste est trop superficiel pour parvenir à être réellement passionnant. Lola et Narcisse de leur côté me font plus rire qu’autre chose mais si leur présence n’est pas une mauvaise chose.

Finalement, Reign a énormément de mal à calibrer les choses cette année et à nous offrir des épisodes réfléchis. Tout est trop rapidement balayé sans que l’on ait vraiment l’impression que l’on va pouvoir tout assimiler.

Note : 5/10. En bref, trop de choses pour des sujets traités de façon superficielle.